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Gnangbo Kacou, le candidat présidentiel qui prône le "made in Côte d'Ivoire"

Combattre le chômage et réconcilier les Ivoiriens, telles sont les priorités de Kacou.

Nadia Al Chahed  | 07.10.2015 - Mıse À Jour : 08.10.2015
Gnangbo Kacou, le candidat présidentiel qui prône le "made in Côte d'Ivoire"

Abidjan

AA/Abidjan/Fulbert Yao

Emploi des jeunes, développement du « made in Côte d’Ivoire » et « réconciliation nationale », tels sont les axes du projet électoral de Gnangbo Kacou, candidat  indépendant à la présidentielle ivoirienne d’octobre 2015. 

Dans un entretien à Anadolu, le député indépendant d’Adiaké (Sud), Kacou dévoile les grandes lignes de son projet électoral et ce qu'il compte entreprendre une fois élu.

 Il note de prime abord, que les deux grands défis auquel la Côte d'Ivoire doit faire face sont l'emploi des jeunes et la réconciliation nationale, « Deux problèmes majeurs » estime t-il, dans un pays où le taux du chômage avoisine les 25 % de la population de moins de 35 ans selon les autorité. Ce qui constitue plus des trois quarts de la population. Kacou estime quant à lui tout autant que d'autres observateurs que ce taux est beaucoup plus grand.

 «Ce qui est désolant c’est que ce sont les mêmes figures politiques qui n’ont pas réussi à régler le problème du chômage ni à consacrer la réconciliation  qui se présentent comme les favoris de la prochaine présidentielle", relève encore le candidat qui se présente comme "l'aternative de choix à l'éternel duel entre les pro-Ouattara (actuel président) et les pro-Gbagbo (ancien président ioirien).

Revenant sur la forte prévalence du chômage, Gnangbo Kacou, qualifie la situation de "catastrophique" précisant que c'est cette situation qui a motivé son choix d’axer son projet électoral sur le développement du « Made in Côte d’Ivoire », option qui prône le développement de la transformation industrielle locale et qui saura, selon lui, à moyen et à long terme permettre la création d’emplois et de richesses pour tous les Ivoiriens et notamment pour  les jeunes..

Développer le « Made in Côte d’Ivoire »,  signifie pour M Kacou, que toutes les matières premières, telles que le cacao, seront d’abord transformées en interne avant d’être exportées, fait qui permettra d'augmenter leur valeur ajoutée.

Il juge en outre que la valeur de la monnaie ivoirienne impacte également négativement la croissance économique du pays  et altère sa compétitivité proposant à ce propos d’engager des concertations avec les principaux partenaires économiques du pays, notamment, l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et bien entendu la France.

Revenant sur son projet électoral, il a noté qu’il œuvrera à subdiviser le pays en huit groupements de territoires qui auront chacun son autonomie et sa souveraineté totale et sera dirigé  par un  gouverneur élu pour une période de cinq ans, qui aura à sa charge de mettre en place une politque économique et sociale à même d'assurer la politique économique et sociale de son territoire.

A l'issue de cette division, le président ne sera plus élu mais fixé, de manière rotative, parmi les huit gouverneurs élus localement, explique M.Kacou.

Il ajoute qu'en plus du chomage qui "freine l'essor économique et social du pays", il ya  la question de réconcilation nationale qui tarde à être effective, pour pallier ces divergence et rassembler tous les Ivoiriens, il se propose de mettre en place "un gouvernement d’union nationale qui rassemblera  toutes les parties politiques ansi que des représentants de la socité civile".

Comment compte-il séduire les Ivoiriens ? A ce propos, il réplique qu' aujourd’hui ses concitoyens sont fatigués de "l'éternel conflit entre les pro-Gbagbo et les pro-Ouattara,  ils veulent sortir de ce contexte de conflit et espèrent à cet effet un président qui pourra le faire" estimant être "la bonne personne pour ce faire".

 Kacou qui s’est  joint à l’opposition pour manifester, récemment, à Abidjan réclamant un accès plus équilibré aux médias publics et une composition "plus équitable" de la Commission électorale. D'ailleurs, il a accusé le président sortant de "mauvaise gestion de l'argent public qui sert, notamment, au financement de sa campagne électorale". Ce qui a  été démenti par Alassane Ouattara.

Membre de la Commission des affaires économiques et financières à l'Assemblée Nationale, Gnangbo Kacou note qu'employées différemment, les recettes de la Côte d’Ivoire peuvent permettre de relancer l’industrialisation’’

  La Banque Africaine de Développement (BAD) a estimé dans un récent rapport publié sur son site web que "le nouvel élan économique de la Côte d’Ivoire, amorcé en 2012,  s’est confirmé en 2014 avec un taux de croissance estimé à 8.3 %" et ajouté que  "la croissance devrait rester robuste en 2015 et 2016".

Toujours selon la BAD, "l’un des principaux défis pour rendre cette croissance inclusive porte sur le renforcement du rôle des collectivités locales, afin d’initier des projets structurants et d’accélérer l’accès des usagers à des services modernes qui leur permettraient de gagner en productivité et en efficacité".

Une mission d'expert du Fonds Monétaire International (FMI) , effectuée le 25 septembre dernier, a établi, dans un communiqué, que "Les perspectives macroéconomiques pour 2015 et à moyen terme sont positives. Les estimations du rythme de croissance du PIB réel ont été revues à la hausse pour atteindre 8.4% à la fois en 2015 et en 2016 avec une inflation modérée ».

Toujours selon le FMI, "atteindre cette forte performance dépendra en partie du fait que l’environnement externe de la Côte d’Ivoire demeure favorable et que l’investissement du secteur privé croisse de manière durable, notamment les grands projets de partenariat public privé. Elle dépendra également d’une gestion prudente des finances publiques, de la dette et d’un suivi attentif des risques budgétaires".

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