AA/N’Djamena/Abdoulaye Adoum
Trois personnes sont mortes, lundi, à N’Djamena, capitale tchadienne, lors d’une manifestation d’étudiants contre l’obligation du port du casque, réprimée par les forces de l’ordre, a appris Anadolu auprès de témoins oculaires.
«Trois étudiants ont été tués par balle réelle et une dizaine d’autres ont été blessés », ont indiqué des sources concordantes à Anadolu.
Un bus dédié au transport des élèves a également été brûlé, a constaté un correspondant de Anadolu sur place.
Aucun bilan officiel n’a été enregistré jusqu’à lundi 21h150 GMT et les forces de l’ordre tchadienne jointes par Anadolu, ont refusé de commenter l’information.
Le 1er mars dernier, un arrêté ministériel émanant du ministère de la sécurité et de l’administration du territoire est entré en vigueur, obligeant ainsi les motocyclistes à porter des casques.
Tout usager d’une motocyclette sans casque est automatiquement arrêté, et son engin conduit vers le camp de l’école de police, indique le dit arrêt.
Pour veiller à l’applicabilité de cette décision, des policiers ont été mobilisés depuis une semaine dans les artères et grands axes de la capitale.
Mais le nouveau décret ne fait pas l’unanimité au sein de la population, et principalement auprès des élèves et étudiants, premiers usagers, qui refusent d’obtempérer estimant qu'une telle mesure « n’est prise que dans l’intérêt des commerçants véreux en quête de gain facile », selon Bayine Sénoussi, étudiant en 2e année de littérature qui explique que le prix des casques à doubler depuis l'entrée en vigueur.
Pour les autorités tchadiennes, en revanche, «cette décision s’inscrit dans la droite ligne des mesures relatives à l’utilité publique qui ont pour but de réduire le taux des décès causés par les accidents de la route » avait récemment déclaré Mahamat Abdoulaye Mbodou, secrétaire général au ministère de la sécurité.
« Près de 250 cas de décès sont causés annuellement par les accidents de la route, et environ 3000 personnes sont devenues handicapées après un accident », avait déclaré pour sa part, le ministre de la sécurité, Abderahim Bremé.