AA/ Tunis /Esma Ben Said

A Mutuelleville, quartier chic de la capitale tunisienne, les électeurs aspirant à un lendemain radieux, votent pour « un un souffle nouveau » lord du second tour des présidentielles opposant, dimanche, Béji Caïd Essebsi et Mohamed Moncef Marzouki. Anadolu les a rencontrés.

« En venant voter ce matin, j’éprouve une joie incommensurable. J’ai attendu ce jour des années durant. Je rêve de changement pour ma Tunisie », lance Basma, 46 ans, employée bancaire. Comme la majorité des électeurs du centre de vote « Mendès France », relevant du même quartier, elle votera « Bajbouj », comme elle aimait l’appeler (Béji Caied Essebsi, ndlr). « C’est dans la vieille marmite qu’on fait la bonne soupe », commente souriante Zohra, infirmière à la retraite.  « Il connait bien notre Tunisie, il est très expérimenté, je crois en sa capacité à redresser le pays et nous avons besoin d’un nouveau souffle pour l’avenir », argumente-t-elle.

Wassel est guide touristique, et votera quant à lui, Mohamed Moncef Marzouki : « Je sais qu’à Mutuelleville la majorité vote Caied Essbsi. Personnellement, j’ai choisi Marzouki, fervent militant des droits de l’Homme mondialement reconnu. Je crois en lui pour l’avenir du pays », explique-t-il, fier d’avoir trempé son doigt dans l’encre.

Dans les sept bureaux de vote que compte ce centre, jusqu’à 9 heures GMT une centaine de votants sont venus accomplir leur devoir civique mais les jeunes sont les grands absents de ce début de matinée.

Anis, 18 ans, jeune étudiant en médecine déplore le manque de présence des « hommes de demain ». « Ce phénomène ne date pas d’aujourd’hui, il dure depuis les élections législatives et le premier tour des présidentielles. Dommage !  Je crois que les jeunes, même ceux de la sphère intellectuelle, n’y croient pas beaucoup ».

Déçu par le faible taux de participation des jeunes, Anis reconnaît néanmoins que bon nombre de ces grands absents ont été initiés aux principes et valeurs de la citoyenneté. Pour lui, le choix est clair, ce sera« Béji ». « Je vote pour le moindre mal», déclare-t-il.

A « Mendès France », comme à Beau-site (Mutuelleville), les élections précédentes ont enregistré un important  taux de participation, selon leurs présidents, « entre 90% et 95%» sur respectivement 4033 et 1759 inscrits. Les deux responsables espèrent qu’aujourd’hui encore, les Tunisiens seront au rendez-vous pour ce jour historique.

Le second tour des  présidentielles tunisiennes permettra l'accès au Palis de Carthage de l'un des deux candidats: Caied Essebsi de Nidaa Tounes (39,46% des voix au premier tour) et Mohamed Moncef Marzouki, candidat indépendant (33,43% des voix).