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A Bangui, la foi d'Osman est plus puissante que la douleur

- Osman, jeune centrafricain prie, lit le coran et l’écrit sur des planches, pour supporter les crimes perpétrés par les anti-Balaka contre sa communauté.

30.07.2014 - Mıse À Jour : 30.07.2014
A Bangui, la foi d'Osman est plus puissante que la douleur

AA/ Bangui/ Nacer Talel

Osman, jeune musulman centrafricain cantonné depuis sept mois au KM5 à Bangui, a trouvé dans l’Islam la patience, la force et le courage de supporter les exactions des anti-Balaka commises contre la communauté musulmane et dont il a été témoin des mois durant.

Depuis qu’il est au chômage forcé, et seul, car sa famille a préféré fuir en direction du Tchad pour échapper au « bruit des armes », Osman passe ses journées à prier, lire le coran et l’écrire sur des planches en attendant le retour des siens.

La foi est devenue le refuge de ce jeune homme âgé d’à peine 28 ans, qui, il fût un temps, possédait des amis, une famille et une place dans une boulangerie du quartier.

L’homme vêtu d’un tee shirt blanc usé par le temps,  vit de quelques sachets de sucre et de riz gracieusement offerts par ses « frères musulmans » et qui lui « conviennent amplement » préfèrant de loin se nourrir de sa religion.

« J’éprouve une joie immense à chaque fois que j’achève une nouvelle planche. J’ai appris ça à l’âge de 5 ans, je voyageais souvent à N’djamena (Tchad) avec mon père. C’est là-bas que j’ai appris », se remémore Osman, une pointe de nostalgie dans la voix.

 « L’islam va mal en Centrafrique » déplore le jeune homme, « il reste très peu de musulmans depuis que les chrétiens (les anti-balakas) ont décidé de nous tuer. D’ailleurs, ils ne sont pas prêts de nous laisser tranquille » a-t-il aussi regretté, lui le témoin du premier jour de massacre de la milice chrétienne sur la population musulmane.

C’était en décembre dernier, plus de 55 musulmans avaient alors été tués des mains des anti-Balaka.

Osman se rappelle d’ailleurs,  d’une manière intacte, les corps déchiquetés qui jonchaient le sol de la Mosquée Ali Babolo,

« Mon unique envie c’est juste de pouvoir continuer à prier 5 fois par jour sans avoir de problèmes et que mes planches et mon coran reste à mes côtés, c'est ce qui me rend fort », a-t-il résumé, lui qui a assisté à plusieurs scènes de violences extrêmes.

Osman habite seul dans la maison familiale, composée d’une simple pièce et malgré la situation, l’homme pieu se dit prêt à se marier dans quelques mois et construire son foyer. 

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