AA / Genève / Beyza Binnur Donmez
Le Premier ministre espagnol a déclaré mercredi que les responsables des ravages causés à Gaza « doivent être tenus pour responsables », soulignant que la paix véritable passe par la justice, alors qu'il accueillait le président palestinien Mahmoud Abbas pour une visite officielle à Madrid.
S'exprimant au palais de La Moncloa à l'occasion de la Journée des droits de l'homme, Pedro Sanchez a qualifié cet événement de profondément symbolique, soulignant l'anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme et insistant sur le fait que la dignité humaine est « une valeur inconditionnelle, unique et non négociable ».
Il a déclaré que 2025 « a été une année terrible pour le peuple palestinien », neuf maisons sur dix à Gaza étant désormais inhabitables et « des milliers de vies et de familles » détruites.
Citant les estimations de l'ONU selon lesquelles plus de 50 millions de tonnes de décombres jonchent l'enclave, Sanchez a déclaré que la reconstruction physique serait finalement possible, mais que le plus grand défi serait de « reconstruire l'espoir » et de faire en sorte que la paix soit plus qu'une « brève parenthèse entre deux guerres ».
Il a averti que le cessez-le-feu n'avait pas mis fin aux souffrances des civils. « Même aujourd'hui, après la déclaration du cessez-le-feu, les Palestiniens de Gaza continuent de subir des attaques... Nous avons besoin d'une paix véritable. Les responsables de ce génocide doivent être traduits en justice », a-t-il déclaré.
Sanchez a réaffirmé l'engagement de l'Espagne en faveur d'une solution à deux États et a présenté trois priorités : veiller à ce que la crise palestinienne ne disparaisse pas de la conscience publique, soutenir l'Autorité palestinienne dans l'élaboration de la future gouvernance et coordonner avec les partenaires européens, arabes et internationaux la mise en place de conditions de sécurité permettant de « mettre fin à la violence une fois pour toutes ».
Il a déclaré que le public espagnol avait été « sincèrement ému » par la dévastation de Gaza et avait fortement soutenu la reconnaissance de l'État palestinien.
Sanchez a conclu en déclarant que l'Espagne et la Palestine « marcheront toujours main dans la main », exprimant l'espoir que la visite de Abbas contribuera à jeter des ponts, à rechercher des solutions dans le cadre du droit international et à renforcer les liens entre les deux pays.
*Traduit de l’anglais par Ayse Bashoruz