AA / Washington / Ahmet Salih Alacaci
Des dizaines de personnes se sont rassemblées devant la Maison Blanche, dimanche, pour protester contre le blocus imposé par Israël à la Bande de Gaza, où plus de 2 millions de Palestiniens sont au bord de la famine.
Les manifestants ont défilé sur la place Lafayette en tapant sur des casseroles et en brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Laissez entrer les camions de nourriture » et « Israël arrête d'affamer Gaza », pour exiger la fin du blocus et du soutien des États-Unis à Israël.
Certains ont brandi des photos d'enfants morts de malnutrition et ont reproduit des scènes de décès de Palestiniens tués alors qu'ils étaient en quête de nourriture.
« Le temps presse », pouvait-on lire sur l'une des grandes banderoles.
Cette manifestation s'inscrit dans un contexte d'indignation internationale croissante face à la catastrophe humanitaire qui sévit à Gaza. Les organisations humanitaires font état de déplacements massifs, de famine et d'une augmentation de la mortalité infantile en raison des restrictions imposées par Israël depuis des mois sur la nourriture, les médicaments et l'accès à l'aide humanitaire.
« Les gens meurent de faim sous nos yeux », a déclaré Lucha Bright, membre de Refuse Fascism, ajoutant : « Israël est totalement soutenu par les États-Unis et a reçu le feu vert ».
Et de poursuivre : « Ils sont en train de redessiner le Moyen-Orient sous nos yeux. C'est un crime contre l'humanité, et nous sommes ici pour dire que cela doit cesser. Des millions d'entre nous doivent descendre dans la rue, refusant de permettre qu'un génocide se déroule sous nos yeux ».
L'organisatrice Hazami Barmada a déclaré sur Instagram que la manifestation visait à réclamer « de la nourriture pour Gaza, de l'aide sans restriction, que l'humanité et la dignité des Palestiniens cessent d'être bafouées ou niées par Israël. » Elle a exhorté la Maison Blanche à « faire son travail » et à aider à mettre fin au blocus.
Les autorités israéliennes ont lancé, depuis le 27 mai, une initiative d'aide par l'intermédiaire de la Fondation humanitaire pour Gaza (GHF), qui contourne les Nations unies et les principales organisations humanitaires. La GHF, soutenue par les États-Unis, a été largement rejetée par la communauté humanitaire.
Les forces israéliennes continuent de faire des centaines de victimes en tirant sur les Palestiniens qui se rassemblent près des points de distribution de l'aide.
« Ils doivent cesser d'envoyer des armes à Israël, quelles qu'elles soient. Il faut des sanctions internationales », a déclaré Carolyn Karcher, de Jewish Voice for Peace, ajoutant : « Les Nations Unies et les agences internationales doivent être autorisées (à entrer) et Israël doit être forcé à leur donner un accès total dès que possible ».
Un autre membre, Martin, a déclaré qu'ils espéraient faire prendre conscience aux responsables américains « qu'ils sont complices du génocide à Gaza ».
« Nous ne parlons plus d'hypothèses. Nous parlons de ce qui se passe sur le terrain ». a-t-il martelé.
Dimanche, Israël a procédé à un nouveau largage d'aide au-dessus de Gaza et a annoncé son intention d'interrompre temporairement les combats pour permettre un acheminement en toute sécurité. Mais les manifestants estiment que c'est trop peu et trop tard.
« Le peuple palestinien est actuellement en proie à la famine. Si vous les nourrissez maintenant, ils ne survivront quand même pas. Ils ont besoin de soins médicaux », a déclaré le manifestant Joseph Ip.
Selon le ministère de la Santé de Gaza, au moins 133 personnes, dont 87 enfants, sont mortes de faim depuis le mois d'octobre. Israël, qui impose un blocus à Gaza depuis 18 ans, maintient tous les points de passage fermés depuis le 2 mars, au mépris des appels internationaux à leur réouverture
*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj