L’Agence de l’ONU pour les réfugiés appelle à un accès humanitaire à Gaza, ravagée par la famine

« Les largages aériens ne mettront pas fin à la famine croissante à Gaza », déclare la directrice de la communication de l’UNRWA.

AA/Ankara/Ikram Kouachi

L’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a lancé, dimanche, un appel pressant pour un accès humanitaire à la bande de Gaza assiégée, afin de faire face à une famine qui s’aggrave rapidement dans l’enclave.

« Pourquoi recourir à des largages aériens alors qu’il est possible de faire passer des centaines de camions par les frontières ? » a déclaré Juliette Touma, directrice de la communication de l’UNRWA, au New York Times.
« C’est beaucoup plus simple, plus efficace, plus rapide et moins coûteux. »

Des médias étrangers ont rapporté qu’Israël avait accepté que des pays occidentaux procèdent à des largages d’aide pendant deux jours, à partir de vendredi, pour atténuer la catastrophe humanitaire qui sévit à Gaza.

Selon Juliette Touma, l’UNRWA dispose actuellement de l’équivalent de 6 000 camions d’aide en attente d’autorisation pour entrer à Gaza.

« Les largages aériens ne mettront pas fin à la famine qui s’approfondit à Gaza », a-t-elle averti, appelant à « la levée du blocus, l’ouverture des points de passage et la garantie d’un accès sûr et digne pour les populations dans le besoin ».

Israël impose un blocus sur Gaza depuis 18 ans. Depuis le 2 mars, il a fermé tous les points de passage, bloquant l’entrée des convois humanitaires et ignorant les appels internationaux à leur réouverture.

D’après le ministère de la Santé de Gaza, au moins 133 personnes sont mortes de faim depuis octobre 2023, dont 87 enfants.

Mardi, le Programme alimentaire mondial a alerté sur le fait qu’un tiers de la population de Gaza n’avait rien mangé pendant plusieurs jours en raison du blocus israélien.

Malgré les appels internationaux à un cessez-le-feu, l’armée israélienne poursuit une offensive dévastatrice sur Gaza depuis le 7 octobre 2023, ayant tué plus de 59 800 Palestiniens, en majorité des femmes et des enfants. Les bombardements massifs ont ravagé l’enclave et entraîné de graves pénuries alimentaires.

En novembre dernier, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.

Israël fait également l’objet d’une procédure pour génocide devant la Cour internationale de Justice.


Traduit de l'anglais par Sanaa Amir