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Erdogan: "L'accord pour un cessez-le-feu en Libye n'est pas du plus haut niveau"

- Le président turc a affiché un certain pessimisme au sujet de l'annonce de l'ONU, rappelant les précédents accords jamais respectés par les forces de Haftar.

Hanife Sevinç, Berk Özkan, Tuncay Çakmak  | 23.10.2020 - Mıse À Jour : 24.10.2020
Erdogan: "L'accord pour un cessez-le-feu en Libye n'est pas du plus haut niveau"

Istanbul

AA / Istanbul

Le Président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, s’est dit pas "très certain" que le cessez-le-feu annoncé en Libye par les Nations Unies soit suffisamment fiable, soulignant le fait que la décision ne vient pas des plus hautes instances concernées.

Le Chef de l’État turc s’est exprimé devant les journalistes, vendredi, après avoir participé à la grande prière hebdomadaire dans la mosquée Ali d’Istanbul.

Il a d’abord commenté à chaud l’annonce faite par l’ONU concernant un accord entre les parties libyennes pour un cessez-le-feu durable.

Le Président turc fait preuve d’un certain pessimisme, se référant aux précédents accords, tous violés par les forces du putschiste Haftar.


Il a surtout souligné que l’accord a été conclu par des représentants militaires des deux parties, et non par les leaders eux-mêmes.

"L'accord pour un cessez-le-feu en Libye n'est pas du plus haut niveau. Nous verrons combien de temps il sera respecté", a-t-il déclaré. Et d’ajouter : "J'ai l'impression que cet accord ne va pas vraiment être fiable".

Erdogan a ensuite répondu aux questions relatives aux tests effectués sur l’utilisation du système de défense aérienne S-400, acheté à la Russie, malgré la forte opposition de Washington. Des informations faisant état de la réalisation de tests avaient circulé dans les médias.

"Il est juste que nous avons fait des tests, et nous continuons à en faire. L'approche américaine ne nous lie en aucun cas", a-t-il précisé.

Il a d’ailleurs souligné le manque d’incohérence des critiques américaines à ce dossier, rappelant qu’Athènes aussi possède depuis plusieurs années des systèmes russes.

"La Grèce possède des systèmes S-300, ils ne font pas que les tester, ils les utilisent. Est-ce que les Etats-Unis disent quelque chose ?", a-t-il lancé.

"Il semblerait que ces Messieurs soient dérangés par le fait qu’il s’agisse d’armes russes. Mais nous sommes déterminés, nous allons poursuivre sur notre chemin de la même manière", a-t-il encore déclaré.

Concernant le conflit dans le Haut-Karabagh entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, le président turc a répété le soutien de son pays à l’Azerbaïdjan qui mène un combat légitime pour libérer ses territoires occupés.

Critiquant l’inaction de la communauté internationale pour mettre fin à l’occupation arménienne depuis près de 30 ans, Erdogan a renouvelé sa proposition d’inclure la Turquie à la table des pourparlers pour une paix durable dans la région.

"La Turquie a au moins autant le droit que la Russie de prendre part aux efforts de paix", a-t-il assuré, estimant que les deux pays peuvent contribuer positivement "comme c'est le cas en Syrie et en Libye".

* Traduit du turc par Tuncay Çakmak

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