Türkİye

Erdogan : "La présence militaire turque contribue à la stabilité du Qatar mais aussi du Golfe"

- "La légitimité vaincra les putschistes en Libye", a insisté le Président turc

Nur Asena Gülsoy  | 08.10.2020 - Mıse À Jour : 08.10.2020
Erdogan : "La présence militaire turque contribue à la stabilité du Qatar mais aussi du Golfe"

Ankara

AA / Ankara

"La présence militaire turque contribue à la stabilité du Qatar mais aussi du Golfe", a déclaré le Président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan.

Le chef de l'État a accordé une interview au quotidien qatari "The Peninsula", lors de sa visite au Qatar.

Il a abordé plusieurs sujets, dont les relations entre Ankara et Doha reposant sur des liens historiques, culturels et sociaux.

Le Président a souligné que ces deux pays frères ont des relations stratégiques qui s'étendent sur plusieurs domaines, dont l'économie, l'industrie, la défense, la sécurité, l'énergie et les investissements.

Il a noté que la propagande visant la base militaire au Qatar n'est pas de bonne intention.

"La présence militaire turque contribue non seulement à la stabilité du Qatar mais aussi de la région du Golfe, a insisté Erdogan. Personne, à part ceux qui planifient du chaos, ne devrait être gêné par la présence militaire turque dans le Golfe. Nous ne pouvons pas oublier la solidarité exprimée par le Qatar à notre pays après la tentative de coup d'État du 15 juillet 2016. Nous avons, pour notre part, exprimé notre solidarité face au blocus injuste et aux sanctions qui ont visé notre frères qataris. Nous souhaitons une solution à la crise qui dure depuis trois ans."

Le Président a commenté en outre la politique de son pays en Syrie et les opérations antiterroristes.

"La Turquie dispose d'une frontière de 911 km avec la Syrie, a-t-il dit. Nous sommes le pays le plus touché par les conflits qui ont éclaté en 2011. Nous ne pouvions pas rester silencieux face à une crise qui a fait un million de morts et douze millions de personnes déplacées. Des centaines de nos concitoyens sont tombés en martyr dans les attaques de provenance syrienne. La Turquie a assumé une charge humanitaire, sociale et financière. Nous accueillions actuellement 3,7 millions de réfugiés syriens. Aucun pays ne peut permettre que les organisations terroristes se renforcent à ses frontières. Ainsi, nous avons mené une lutte contre Daech ainsi que le YPG/PKK."

Le chef de l'État s'est félicité de cette lutte corps à corps et du rétablissement de la stabilité et du calme dans les zones où les opérations ont été effectuées.

"Quelques 411 mille réfugiés syriens sont rentrés chez eux, dans ces zones, a-t-il fait savoir. La présence turque n'est aucunement permanente en Syrie. Nous nous retirerons dès lors que la crise sera résolue de manière durable. Mais jusqu'alors, nous poursuivrons de faire usage de notre droit de légitime défense et nous combattrons le terrorisme."

Le Président a ensuite commenté la situation en Libye où le gouvernement de Fayez al-Sarraj est la seule administration légitime, reconnue par la communauté internationale.

"Le putschiste Khalifa Haftar n'est aucunement légitime ni reconnu internationalement, a-t-il martelé. Il mène une guerre sale contre le gouvernement légitime, à l'aide des miliciens étrangers. Il est mercenaire lui même. Il a montré au monde entier qu'il ne veut pas trouver une solution à la crise. La légitimité vaincra les putschistes en Libye."

- Méditerranée orientale

Le Président a également abordé le problème en Méditerranée orientale, insistant sur le fait que "la Turquie veut, dans cette région, un partage équitable des richesses par les pays riverains".

Il a critiqué la Grèce, l'administration chypriote grecque et la France d'avoir adopté une position favorisant la tension.

"Les questions méditerranéenne et égéenne sont des questions où la Turquie ne fera jamais pas arrière, a martelé Erdogan. Nous continuerons avec détermination à défendre nos droits et intérêts."

- Agression arménienne

Concernant l'agression arménienne contre l'Azerbaïdjan, Erdogan a rappelé que le différend du Haut-Karabagh perdure et que l'Arménie occupe le territoire azerbaïdjanais depuis 30 ans.

"L'Azerbaïdjan est passé à l'action pour libérer ses territoires occupés, a-t-il poursuivi. Comme dans le passé, la Turquie demeurera aux côtés de l'Azerbaïdjan, dans sa cause juste. L'Arménie, hostile contre la Turquie à chaque occasion, est l'obstacle principal devant la paix et la stabilité dans la région. L'Arménie, désespérée et défaite, essaie de montrer la Turquie comme si elle était impliquée dans le conflit [au Haut-Karabagh]."

- Relations avec les États-Unis

Erdogan a commenté les relations entre Ankara et Washington.

"Il est clair que la coopération entre l'organisation terroriste YPG/PYD/PKK et les États-Unis, ainsi que d'autres pays alliés de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN), outre le soutien aux membres de FETO, nuisent à la solidarité au sein de l'Alliance, a-t-il conclu. […] Mais nous continuerons à coopérer avec les États-Unis sur la lutte antiterroriste, la démocratie, l'instabilité et l'arrêt des conflits."

*Traduit du turc par Nur Asena Gülsoy

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