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Erdogan: "La présence de la Turquie en Libye a permis d’équilibrer l’équation"

- Le Président turc expliqué que la Turquie s'est opposée lors de la Conférence de Berlin à un rôle de "coordinateur de l'UE" en Libye alors que l'ONU est engagée dans ce processus.

Mehmet Tosun, Tuncay Çakmak  | 20.01.2020 - Mıse À Jour : 22.01.2020
Erdogan: "La présence de la Turquie en Libye a permis d’équilibrer l’équation"

Ankara

AA - Ankara

Le Président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a expliqué que l’intervention de la Turquie auprès du Gouvernement d’Entente Nationale en Libye a permis d’équilibrer l’équation dans ce pays et ainsi de renforcer les espoirs de paix.

Le Chef de l’Etat turc a répondu aux questions des journalistes, dans la nuit de dimanche à lundi, dans l’avion qui le ramenait de Berlin où il a participé à la conférence sur la Libye.

Il a commenté les conclusions de cette conférence qui avait pour but de consolider le cessez-le-feu pur permettre une reprise du processus politique pour une solution à la crise libyenne.

Il a rappelé qu’une déclaration finale contenant 55 points a été adoptée par les pays participants.

Pour Erdogan, l’essentiel de ces conclusions est le fait qu’une feuille de route sous l’égide des Nations Unies a été établie.

"Si le cessez-le-feu pour lequel nous avons lancé un appel avec Poutine est respecté, le chemin pour une solution politique sera ouvert", a-t-il estimé.

Dans cet objectif, un comité militaire 5+5, avec 5 représentants du gouvernement légitime de Fayez al-Sarraj, et 5 de la partie adverse dirigée par le général Khalifa Haftar, devrait se réunir dans les prochains jours à Genève en Suisse.

"L’essentiel désormais est que Haftar abandonne son approche agressive, n’oublions pas que depuis avril 2019 il viole tous les accords et attaque le gouvernement reconnu. Je l’ai clairement rappelé lors de la conférence à Berlin, biensûr personne ne s’y est opposé", a-t-il expliqué.

"Nos initiatives en Libye ont permis un équilibre, a-t-il avancé. Autour de la table, comme sur le terrain, nous allons continuer à soutenir la solution politique. La présence de la Turquie en Libye a renforcé les espoirs de paix. Nous voyons également quels plans sont réalisés en Libye sous prétexte de lutte contre le terrorisme", a-t-il poursuivi.

"Si nous sommes un grand pays, alors les attentes nous concernant sont aussi grandes. La Turquie est la clé de la paix", a-t-il répété.

Le Président turc s’est félicité de la mise au point d’une feuille de route qui sera appliquée sous le contrôle de l’ONU. Une délégation turque participera aux futures réunions qui traiteront des questions politiques, militaires et économiques pour la Libye, a-t-il indiqué.

Il a encore expliqué que la Turquie s'est opposée à un rôle de "coordinateur de l'UE" en Libye alors que l'ONU est engagée dans ce processus.

Recep Tayyip Erdogan a longuement expliqué que tous les entretiens qu’il a effectué à Berlin, en marge de la conférence, avaient pour objectif de renforcer le cessez-le-feu et d’ouvrir la voie à un processus politique en Libye. Il est revenu sur ses réunions avec le président russe Vladimir Poutine, le dirigeant légitime libyen al-Sarraj, ou encore avec le président algérien Tebboune.

Notamment auprès du président russe, Erdogan a souligné la nécessité que Haftar signent le texte de la conférence.

"Le fait que Haftar refuse de signer les textes n'est pas anodin. Il ne reste que les déclarations orales des participants (conférence de Berlin). Espérons que les conclusions seront positives", a-t-il relevé, rappelant que ce dernier a également refusé de signer l’accord de cessez-le-feu lors du sommet réalisé la semaine passée à Moscou.

Concernant la soutien militaire d’Ankara au Gouvernement d’Entente Nationale, le Président turc a indiqué que pendant la réunion à Berlin, il a expliqué qu’il ne s’agit, pour l’instant, que d’un soutien sous forme de formation.

"Je leur ai dit que nous n’avons pas envoyé de soldats, seulement des formateurs. Je leur ai aussi demandé pourquoi personne n’interroge la présence de 2 500 combattants de la société russe Wagner, de 5 000 mercenaires soudanais, sans parler des combattants du Tchad, du Niger et d’autres pays, tous recrutés par le gouvernement d’Abou Dhabi. Il y aussi une présence militaire de l’Egypte. J’ai aussi parlé du soutien aérien de la Russie et des Emirats Arabes Unis. Face à cela, ils n’ont pas su répondre, mais Mme Merkel a reconnu la situation. J’ai demandé plus de sensibilité à ce sujet", a-t-il partagé.

Erdogan a également dénoncé l’attitude de la Grèce vis-à-vis de la Libye.

"La seule raison pour laquelle le PM grec Mitsotakis a invité Haftar en Grèce est de nous provoquer", a-t-il assuré.

Lors de sa réunion avec le leader russe, le Chef de l’Etat turc, a également abordé en détails la situation à Idleb en Syrie.

"Nous avons convenu que nos différents services et ministères travaillent sur ce sujet. La crise humanitaire est très préoccupante dans la région", a-t-il déclaré.

A ce sujet justement le président turc a dénoncé les propos de Kemal Kilicdaroglu, président du parti d’opposition turque, CHP (Parti Républicain du Peuple), concernant les réfugiés venant d’Idleb.

"Ces personnes fuient la mort. J’ai vu les images de cette femme qui a perdu il y a 2 jours son mari. Elle est seule dans le froid avec ses 6 enfants. Les images m’ont profondément touchées. Comment peut-il qualifier ces personnes de terroristes ? ", a-t-il condamné.

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