Türkİye

Cavusoglu: "Les citoyens turcs méritent de pouvoir voyager en Europe sans visas"

-Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a qualifié « d’injuste » le fait que les citoyens turcs soient toujours obligés d’avoir un visa pour pouvoir voyager en Europe.

Tevfik Durul, Nazlı Yüzbaşıoğlu, Tuğçenur Yılmaz, Tuncay Çakmak  | 11.12.2018 - Mıse À Jour : 12.12.2018
Cavusoglu: "Les citoyens turcs méritent de pouvoir voyager en Europe sans visas"

Ankara

AA - Ankara - Tuncay Çakmak

Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a qualifié « d’injuste » le fait que les citoyens turcs soient toujours obligés d’avoir un visa pour pouvoir voyager en Europe.

Le Chef de la diplomatie turque, accompagné de ses collègues le ministre de la Justice Abdulhamit Gul, le ministre du Trésor et des Finances Berat Albayrak et le ministre de l’Intérieur Suleyman Soylu, ont tenu, mardi, une conférence de presse conjointe à l’issue de la 5ème réunion du Comité du Groupe de Réformes.

Mevlut Cavusoglu a d’abord indiqué que, sous l’impulsion du Président de la République, Recep Tayyip Erdogan, ce groupe de travail a été constitué dans le but de mener des réformes en Turquie, notamment dans le but de faire avancer le processus d’adhésion à l’Union Européenne (UE).

Il a par exemple expliqué que l’un des objectifs de la Turquie est de sortir au plus vite du processus d’observation au sein de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE).

"J’ai moi-même travaillé pendant 11 ans à l’APCE que j’ai présidé pendant deux ans. Nous ne méritons pas ce traitement. Mais l’assemblée est sacrifiée au détriment des idéologies. Avec les réFormes, nous sortirons de ce processus", a-t-il assuré.

Le ministre des Affaires étrangères s’est ensuite exprimé au sujet de la levée des visas européens pour les citoyens turcs, demande exprimée depuis longtemps par Ankara.

"Les citoyens turcs méritent de pouvoir voyager en Europe sans visas. Nous travaillons pour supprimer cette procédure injuste", a-t-il déclaré.

"Il restait 7 critères que nous devions respecter. Avec la reconnaissance de nos passeports par l’UE, il n’en reste plus que six. Les projets de loi concernant la protection des données personnelles par exemple sont à l’ordre du jour du Parlement turc. Nous avançons avec détermination et nous obtiendrons la levée des visas", a-t-il poursuivi.

Au niveau des relations avec l’UE, Cavusoglu a rappelé que le financement des projets en faveur des réfugiés syriens vivant en Turquie accuse de sérieux retards.

Concernant les évènements en France, le chef de la diplomatie turque a rappelé la position de la Turquie : "nous sommes contre le vandalisme mais nous sommes aussi opposés au recours abusif de la force par la police. Nous constatons également une hypocrisie dans les commentaires des autres pays quand il s’agit de la Turquie, alors que quand il s’agit de la France, c’est différent".

Et de poursuivre : "La sécurité et la stabilité de l’Europe sont importantes pour nous. Nous souhaitons que ces faits prennent fin au plus vite".

Interrogé sur le meurtre du journaliste saoudien, Jamal Khashoggi, et l’éventualité d’une enquête internationale, Mevlut Cavusoglu a indiqué que la question a été plusieurs fois abordée lors du sommet du G20 en Argentine.

"En marge du G20, nous avons affiché, avec de nombreux homologues, notre volonté de soumettre une demande conjointe", a-t-il expliqué.

Le ministre turc a regretté le manqué de coopération des autorités saoudiennes, notant que Riyad a dernièrement rejeté la demande d’Ankara pour l’extradition de certains suspects. "Ont-ils peurs que les commanditaires du meurtre soient découverts", s’est-il interrogé.

Pour conclure, le chef de la diplomatie turque a répondu aux questions relatives au soutien américain au groupe terroriste YPG/PKK en Syrie.

Il a été rappelé que le Chef d’état-major américain, Joseph Dunford, a déclaré que les Etats-Unis vont former 40 mille membres du YPG/PKK.

"Il n’y a qu’un seul moyen de stabiliser le nord de la Syrie, particulièrement l’Est de l’Euphrate. Nous devons suivre le même procédé que nous sommes en train de mettre en place à Manbij", a-t-il affirmé.

"Rien en dehors de la coopération Turquie-Etats-Unis ne peut être une solution. Nous ne permettrons pas une division de la Syrie. Si la volonté des USA est de former le YPG, alors c'est une grave erreur et une trahison de la région. Nous ne pouvons fermer les yeux", a-t-il terminé.

Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.