Afrique

Togo : Référendum et élections locales le 16 décembre

- La feuille de route de sortie de crise de la CEDEAO n’avait prévu que des législatives le 20 décembre

Lassaad Ben Ahmed  | 19.09.2018 - Mıse À Jour : 20.09.2018
Togo : Référendum et élections locales le 16 décembre

Togo

AA / Lome / Alphonse Logo

La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) togolaise a annoncé la tenue d’un référendum et des élections locales le 16 décembre 2018, soit quatre jours avant les législatives du 20 décembre.

Cette annonce a été faite à la presse locale, lundi après-midi à Lomé.

Elle intervient, alors que des négociations sont en cours entre le parti Unir, au pouvoir et le gouvernement d’un côté, et la coalition des 14 partis, d’un autre.

Ces négociations se déroulent sous l’égide des facilitateurs, les présidents Nana Ado Akufo du Ghana et Alpha Condé de la Guinée, pour trouver une sortie de crise consensuelle de la crise togolaise qui perdure depuis le 19 août 2017.

Depuis le déclenchement de cette crise, le pouvoir s’est opposé à la demande de l’opposition d’insérer l’expression « en aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux mandats », sous prétexte d’empêcher Faure Gnassingbé de briguer un nouveau mandat en 2020.

L'opposition togolaise, pour sa part, refuse toute formulation de la limitation qui permettrait à Faure Gnassingbé d'être candidat en 2020, étant donné que son souhait est qu'il quitte immédiatement le pouvoir.

Selon la Ceni, le référendum devra trancher la divergence de points de vue à ce sujet.

La Ceni considère que ce référendum s’inscrit, ainsi, dans le cadre des réformes constitutionnelles et institutionnelles recommandées par la feuille de route de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour une sortie de crise au Togo.

En outre, la Ceni voudra aussi que les togolais élisent, à la même date, leurs dirigeants locaux pour «renforcer la décentralisation dans le pays».

Il est à rappeler, par ailleurs, que la feuille de route de la CEDEAO a prévu une seule échéance électorale : des législatives le 20 décembre.

Il est prévu aussi, selon cette feuille de route, que « soient opérées les réformes constitutionnelles et institutionnelles qui limitent les mandats présidentiels à deux de 5 ans, des réformes au niveau de cette Ceni et au niveau de la Cour constitutionnelle », avant la tenue des législatives.

La Ceni a dévoilé, par ailleurs, à la presse un chronogramme de ses activités jusqu’aux trois scrutins.

Selon ce chronogramme, il est prévu un recensement électoral à compter du 1er octobre en deux étapes sur l’étendue du territoire national.

Kodjona Kadanga, le président de la Ceni a indiqué que ce recensement permettra de doter le Togo «d’un nouveau fichier électoral en vue des élections crédibles».

Quelque 6700 opérateurs de saisie sont recrutés par la Ceni pour ce recensement.

Avant la tenue de cette rencontre avec la presse, la Ceni a rencontré des partis politiques et quelques organisations de la société civile.

La coalition des 14 partis de l’opposition togolaise qui, jusqu’ici, refuse de participer aux travaux de cette Ceni, attendant les réformes nécessaires à sa crédibilité, n’a pas participé à ces rencontres.

Elle a, d’ailleurs, menacé, il y a quelques jours, de tenir des manifestations « contre l’entêtement de la Ceni à poursuivre unilatéralement l’organisation des élections ».

Aucune réaction pour l’instant de cette opposition à l’annonce des nouvelles élections par la Ceni.

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