AA - Bruxelles
Les chauffeurs de taxi européens estiment qu’il y a une concurrence déloyale entres-eux et Uber, car l’entreprise technologique américaine ne paie pas de taxes, ne dispose pas des mêmes licences que les taxis et crée des problèmes de sécurité.
Actuellement, Uber occupe l’actualité en Turquie à travers les tensions vécues entre les chauffeurs de taxi ordinaires et ceux d’Uber. Cette application qui est utilisée depuis de nombreuses années dans les pays européens, crée "un malaise" auprès des unions et associations de taxis européens.
Les défenseurs des taxis classiques qui mènent une lutte juridique contre Uber sont généralement soumis à des procédures judiciaires qui durent de longues années.
Lorsque les verdicts sont prononcés en faveur des taxis, Uber profite des lacunes au niveau de la réglementation pour continuer d’exister sur le marché.
- Uber reste toutefois l’application "indispensable"
Même si les chauffeurs de taxi européens affirment qu’il y a une concurrence déloyale entre eux et Uber, l’intérêt des clients se porte vers cette application qui offre des prix beaucoup plus avantageux que les taxis ordinaires.
Uber continue d’exister "d’une manière ou d’une autre" dans de nombreuses villes européennes importantes, telles qu’Amsterdam, Athènes, Barcelone, Berlin, Birmingham, Krakow, Kiev, Prague, Rome, Londres, Bratislava, Bruxelles, Budapest, Manchester, Stockholm, Strasbourg, Copenhague, Dublin, Minsk, Vienne, Munich, Genève, Varsovie, Helsinki, Zurich et Paris.
En décembre 2017, la Cour européenne de justice (CJUE) avait tranché et avait décidé qu'Uber relève "du domaine du transport" et non à celui des "plateformes numériques" comme l’entreprise le stipulait.
Dans le communiqué de la CJUE, il a été précisé qu’Uber n’est pas un "service d’intermédiation" classique du domaine de l’internet et qu’il "doit être considéré comme étant indissociablement lié à un service de transport."
"Un tel service doit par conséquent être exclu du champ d’application de la libre
prestation des services en général, ainsi que de la directive relative aux services dans le
marché intérieur et de la directive sur le commerce électronique", a estimé la Cour.
Cette décision exemplaire contraint Uber à devoir respecter la réglementation appliquée dans les pays de l’UE.
- Uber : deux millions de chauffeurs, 40 millions de clients
Selon le site officiel d’Uber, l’entreprise est active dans 616 villes de 77 pays et dispose de deux millions de chauffeurs et de 40 millions de clients.
Chaque jours, 10 millions de trajets sont effectués par des véhicules Uber. Les utilisateurs expriment leur préférence pour Uber en raison de ses prix avantageux. Contrairement aux taxis, le prix du trajet est fixé dès le début de la course.
S’il arrive un quelconque problème au cours du trajet, ceci peut être facilement signalé à partir de l’application. Les clients n’ont pas besoin de décrire le chemin et ne rencontrent aucune barrière linguistique.
En cas d’oubli d’une quelconque affaire, il est possible de contacter le véhicule avec lequel le trajet a été effectué. En cas de nécessité, il y a l’option "uber xl" pour les groupes ou les clients qui ont beaucoup de bagages.
Le secrétaire général de la Fédération belge des Taxis (FEBET), Sam Bouchal, s’est exprimé, auprès d’un correspondant de l’agence Anadolu, au sujet des problèmes liés à Uber dans le pays.
Il a tout d’abord indiqué qu’Uber est entré sur le marché belge en 2014 avec des chauffeurs privés, sans licence, notant qu’il s’agissait d’une situation illégale et qu’ils ont lancé une procédure judiciaire à ce sujet.
Bouchal affirme avoir gagné le procès contre Uber en 2015 et note : "Dès lors, la société Uber était obligée de faire travailler des chauffeurs de taxi titulaires d’une licence, mais l’entreprise a préféré interpréter les lois -autrement-".
Il a poursuivi en indiquant qu’Uber a développé une nouvelle stratégie et a continué d’exercer sur le marché.
"Uber mène une concurrence déloyale et agit de manière illégale. Cette situation continue d'exister d’une manière étrange et incontrôlée", a-t-il dénoncé.
Uber aurait mis les taxis ordinaires en difficulté financière.
"Les prix des licences ont baissé. Les licences de taxis qui coûtaient 100 milles euros avant ne se vendent plus. A cause d'Uber, personne ne veut plus acheter de taxi", a-t-il dit.
Murat Dogan, chauffeur de taxi à Bruxelles depuis plus de 20 ans, a déclaré: "Uber a pris nos clients. Avec son arrivé sur le marché, nous avons perdu 30 à 40% de nos clients."
Dogan a affirmé que les travailleurs Uber prennent le statut "limousine" mais qu’ils n’exercent pas leur métier ainsi.
"Une limousine, quand elle prend un client, doit travailler au mois trois heures pour une somme de 80 euros. Ces véhicules prennent un grand nombre de clients à tout moment", a-t-il critiqué.
Il a rappelé qu’en Belgique, il faut suivre des cours privés, passer des examens et être titulaire d’une licence pour obtenir un permis de taxi et devenir chauffeur, précisant que "Les chauffeurs Uber ne remplissent pas ces conditions".
- Uber, présent à Berlin avec des taxis disposant d’une licence
En Allemagne, dans les villes telles que Berlin et Munich, Uber exerce avec des chauffeurs titulaires de licence.
A Berlin, l’application "mytaxi" est aussi très prisée. Son système ressemble beaucoup à celui d’Uber. Les personnes disposant de cette application sur leur téléphone mobile peuvent appeler un taxi là où elles se trouvent et peuvent suivre la position du véhicule à partir de l’application.
Depuis qu'elle a perdu son procès, l’entreprise Uber est présente à Berlin seulement avec des taxis titulaires d’une licence.
- A Paris, de nombreuses manifestations contre la firme Uber
Dans la capitale française, la présence d’Uber, donne lieu à de nombreuses manifestations organisées par les syndicats des taxis.
Les chauffeurs de taxi dénoncent une concurrence déloyale et critiquent les chauffeurs Uber qui ne paient pas de taxes.