France: Les surveillants pénitentiaires veulent empêcher l'extraction du "logeur de Daesh"

-Le procès de Jawad Bendaoud, accusé d'avoir hébergé Abdelhamid Abaaoud, "cerveau des attentats de Paris", doit débuter mercredi

AA/France/Fawzia Azzouz

Les surveillants de l'administration pénitentiaire française ont menacé d'empêcher l'extraction de sa cellule de Jawad Bendaoud, dont le procès pour avoir hébergé Abdelhamid Abaaoud, "cerveau des attentats de Paris", doit débuter mercredi, ont relayé les médias français.

Le procès très attendu de Bendaoud, accusé d'avoir hébergé, le "cerveau" des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et deux de ses complices, Hasna Aït Boulahcène et Chakib Akrouh s'ouvre mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris avec plus de 300 parties civiles et 80 avocats.

Ce procès hors norme devrait durer jusqu'au 14 février, le temps pour les magistrats d'entendre tous les intervenants. Toutefois, il intervient dans un contexte très tendu sur fond de contestation de l'administration pénitentiaire où l'agression, le 11 janvier dernier, d'un surveillant par un vétéran d'Al-Qaïda à la prison de Vendin-Le-Vieil (nord), a fait naître un mouvement de blocage dans toute la France.

Les gardiens de prison réclament plus de moyens et de sécurité dans l'exercice de leurs fonctions.

"Son extraction comme toutes les autres extractions sera forcément perturbée par le mouvement donc on verra bien quels sont les moyens que vont développer les forces de l’ordre pour faire en sorte que cette extraction se fasse", a déclaré mardi Jean-François Forget, secrétaire général du syndicat pénitentiaire Ufap-Unsa sur BFMTV avant d'ajouter "tant que nous aurons la possibilité de bloquer l'institution comme c'est le cas tous les jours à Fresnes, il ne sortira pas".

Pour rappel, Le 18 novembre 2015, soit 5 jours après les sanglants attentats de Paris qui ont fait 130 morts et plus de 400 blessés dans plusieurs points de la capitale, la France a découvert le visage de Jawad.

Le RAID et les élites de la police française sont à Saint-Denis pour mettre fin à la cavale d'Abdelhamid Abaaoud et de ses complices, soupçonnés d'être le "cerveau" des attaques meurtrières du 15 novembre.

Alors qu'Abaaoud est retranché dans un appartement avec sa cousine Hasna Aït Boulahcène et un autre complice, Chakib Akrouh, BFMTV interviewe à l'exterieur, un homme, Jawad Bendaoud, qui leur explique "oui c'est mon appartement mais je savais pas que c'étaient des terroristes. On m'a demandé de rendre service, j'ai rendu service".

Bendaoud a été interpellé et placé en détention provisoire quelques heures plus tard. Il est accusé de "recel de malfaiteurs terroristes" et non-dénonciation de crime terroriste".