Prisonniers palestiniens à la prison d’Ofer en Israël : des conditions jugées « catastrophiques »
- Les détenus subiraient isolement, coups et chocs électriques, selon la Commission palestinienne des affaires des détenus, citant un avocat
Istanbul
AA / Ramallah, Palestine - Istanbul / Aysar Alais et Rania Abu Shamala
Les prisonniers palestiniens sont confrontés à des conditions « catastrophiques » dans le camp Gilad de la prison militaire israélienne d’Ofer, près de Ramallah, a indiqué dimanche une commission palestinienne.
La Commission palestinienne des affaires des détenus, citant un avocat, précise qu’environ 100 à 120 détenus vivent dans des conditions très difficiles répartis sur 12 chambres du camp.
« L’administration pénitentiaire punit les détenus par l’isolement, les coups et les chocs électriques », souligne la commission.
Selon l’avocat, lors d’une visite dans le camp, les prisonniers étaient menottés, les yeux bandés et contraints de marcher la tête baissée vers le sol.
Elle ajoute que les détenus souffrent d’une grave pénurie de vêtements et de produits d’hygiène.
« Les chemises et sous-vêtements ne sont changés qu’une fois par semaine, tandis que les pantalons ne le sont que lorsqu’ils sont déchirés, obligeant beaucoup à porter les mêmes vêtements pendant des mois. »
Pour se laver, les détenus utilisent de l’eau froide à l’extérieur de leurs chambres, avec du liquide vaisselle en guise de shampooing, lors de courtes pauses le matin et le soir ne dépassant pas 20 minutes chacune.
Concernant la nourriture, les détenus ont indiqué à l’avocat que les repas se limitaient généralement à du pain et du yaourt, le thon ou les saucisses n’étant servis qu’une fois par semaine.
Leur sommeil est également précaire : les lits en métal sont recouverts de matelas très fins, chaque détenu ne reçoit qu’une couverture et une serviette, changées seulement toutes les quelques semaines, souvent remplacées par des articles sales.
Certains détenus sont même contraints de dormir par terre, faute de place dans les chambres.
Cette pénurie de vêtements et de couvertures intervient alors que les températures à l’intérieur du camp sont très basses et que les fenêtres à barreaux laissent entrer vent et pluie.
L’avocat a ajouté que les gardiens israéliens investissent quotidiennement les chambres et appliquent des sanctions pour des raisons futiles, voire sans motif.
Elle a également souligné que les prisonniers doivent s’agenouiller lors des quatre appels quotidiens, leur sommeil est interrompu après 6 heures du matin et il leur est interdit de rester éveillés la nuit.
Les autorités israéliennes n’ont pas commenté les déclarations de l’avocat.
Plus de 10 000 Palestiniens, dont des femmes et des enfants, sont actuellement détenus dans les prisons israéliennes, confrontés à la torture, à la faim et à la négligence médicale, qui a conduit à la mort de nombreux détenus, selon des organisations israéliennes et palestiniennes de défense des droits humains.
* Traduit de l'anglais par Adama Bamba
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