AA / Paris / Ümit Dönmez
Plusieurs centaines de professionnels de santé ont manifesté ce samedi 26 juillet à Paris à l’appel de plusieurs collectifs mobilisés pour la cause palestinienne.
Par voie d’un communiqué, l’Assemblée pour des soins antiracistes et populaires, les Soignants.e.s pour Gaza et les Blouses blanches pour Gaza avaient appelé à cette mobilisation "contre le génocide en cours" et pour la "défense du droit à la santé" dans la bande de Gaza. Le cortège s’est élancé peu après 14 h 30 depuis l’hôpital Tenon, dans le 20e arrondissement, pour rejoindre à pied l’hôpital pédiatrique Robert-Debré, situé à environ trois kilomètres.
Sur les banderoles portées par les manifestants, on pouvait lire : "Être soignant·e, c’est défendre chaque vie" ou encore "Le silence tue". De nombreuses blouses blanches et tenues médicales ont été arborées tout au long du défilé. Des pancartes dénonçaient également les livraisons d’armes à Israël, tandis que des slogans étaient scandés pour exiger un cessez-le-feu immédiat et la levée du blocus imposé à Gaza.
Dans le communiqué à l’origine de l’appel, les collectifs affirmaient que la situation dans l’enclave palestinienne constituait "une catastrophe sanitaire sans précédent", dénonçant notamment "l’effondrement du système de santé gazaoui", la "famine utilisée comme arme de guerre" et le ciblage du personnel médical. Le texte faisait également référence à un rapport du Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU, publié fin 2024, qui pointait "la destruction systématique des infrastructures médicales à Gaza".
Le ministère de la Santé de Gaza, cité par les organisateurs, recense près de 60 000 personnes tuées depuis octobre 2023, dont la majorité sont des enfants et des femmes. Ces chiffres, jugés fiables par l’Organisation mondiale de la Santé, incluent aussi un grand nombre de professionnels de santé, dont plus de 1 000 auraient été tués selon des sources onusiennes.
Encadrée par les forces de l’ordre, la manifestation s’est déroulée dans le calme. Arrivés devant l’hôpital Robert-Debré, les participants ont observé une minute de silence, avant de tenir une assemblée générale dans un local associatif du quartier, où ont été discutées les prochaines actions de solidarité dans les hôpitaux et les réseaux de soins.
Cette mobilisation s’inscrit dans un cycle de manifestations professionnelles en soutien à la population de Gaza, après des actions similaires menées par des enseignants, des dockers ou encore des travailleurs du secteur culturel. Les organisateurs ont annoncé vouloir élargir leur mouvement et interpeller les institutions de santé en France.
Les bombardements israéliens se poursuivent dans la bande de Gaza et les conditions de vie sur place sont qualifiées de catastrophiques : pénuries d’eau, de nourriture, de soins et destructions massives des infrastructures.
Le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, Antonio Guterres, a déclaré ce mardi que Gaza est confrontée à "une mort et une destruction sans précédent", que "la malnutrition est en forte hausse" alors que le système d'aide est sur le point de s'effondrer.
La Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné à Israël dès janvier 2024 de prévenir tout acte de génocide et de permettre l’accès à l’aide humanitaire. La Cour pénale internationale (CPI) a confirmé, en juillet, les mandats d’arrêt contre Benyamin Netanyahu et Yoav Gallant, les accusant de crimes de guerre, notamment d’avoir utilisé la famine comme méthode de guerre.