Politique, Jamal Khashoggi

Le ministre français des AE qualifie le meurtre du Khashoggi d'"extrêmement grave"

- Tout en condamnant ce meurtre "inadmissible", le chef de la diplomatie tunisienne met en garde contre l'instrumentalisation de cette affaire pour déstabiliser l'Arabie Saoudite et menacer sa sécurité

Lassaad Ben Ahmed  | 22.10.2018 - Mıse À Jour : 23.10.2018
Le ministre français des AE qualifie le meurtre du Khashoggi d'"extrêmement grave"

Tunisia

AA / Tunis / Bouazza Ben Bouazza

En visite à Tunis, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, a qualifié lundi le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi le 2 octobre au consulat d'Arabie Saoudite à Istanbul, d'"extrêmement grave".

Le Drian s'exprimait lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue tunisien Khemaïs Jhinaoui, lundi à Tunis. 

Il a exigé que "toute la clarté" soit faite sur cette affaire "pour que la France prenne, le cas échéant, les dispositions nécessaires".

"Ce qui s'est passé est extrêmement grave. Il s'agit d'un meurtre diligenté contre un journaliste, et qui plus est, d'un meurtre non avoué au départ", a-t-il déclaré devant les médias.

Le ministre tunisien des AE qui se prononçait pour la première fois sur cette affaire, a, lui aussi, condamné ce meurtre "inacceptable", tout en relevant "la réactivité positive" de l'Arabie Saoudite qui, a-t-il nuancé, "ne doit pas pour autant être prise pour cible pour menacer sa sécurité et sa stabilité".

Selon Le Drian, la France, tout comme le Royaume-Unis et l'Allemagne, demandent "la plus grande clarté sur ce meurtre, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui".

"Nous attendons que les enquêtes diligentées, en particulier par le procureur saoudien, mais aussi par d'autres (parties qu'il n'a pas nommées), puisse mettre sur la table toute la transparence.

Et c'est en fonction de ces éléments-là que nous prendrons les dispositions nécessaires, le cas échéant", a-t-il dit.

Le chef de la diplomatie française a mis l'accent sur "la gravité de la situation" et "la très grande préoccupation des autorités françaises" à ce sujet.

"Nous voulons que les autorités saoudiennes fassent toute la clarté sur la manière dont un tel meurtre a pu être commis".

En réponse à une question du correspondant de l'agence Anadolu, M. Jhinaoui a déclaré que "la Tunisie condamne bien évidemment le meurtre du journaliste saoudien", soulignant "la nécessité que la vérité soit dévoilée sur les causes de cette opération" qu'il a jugée comme étant "inadmissible".

Il a cependant estimé que "l'Arabie Saoudite en la personne du Serviteur des deux saintes mosquées (le roi Salmane) et également au niveau du prince héritier, a réagi positivement et décidé d'ouvrir une enquête approfondie sur les péripéties de ce meurtre".

Il a cité le ministre saoudien des Affaires étrangères qui a, a-t-il noté, a promis de publier les résultats de cette enquête et s'est engagé à prendre les sanctions qui s'imposent contre quiconque est impliqué dans ce meurtre, rappelant que des mesures avaient déjà été prises à l'encontre de plusieurs suspects et que d'autres ont été démis de leurs fonctions.

Le chef de la diplomatie tunisienne a mis en garde contre le fait que cette affaire soit exploitée pour menacer la stabilité et la sécurité du Royaume d'Arabie Saoudite vu la place importante qu'il occupe sur les scènes arabes et régionale, formulant l'espoir que Riad "dépassera cette crise".

La visite de Le Drian visait à assurer le suivi des engagements pris par la France lors du voyage du président français Emmanuel Macron en Tunisie en janvier-février dernier.

Outre ses entretiens avec son homologue, le ministre français a rencontré le président tunisien Béji Caïd Essebsi, le premier ministre Youssef Chahed.

Des accords ont été signés d'une valeur de 49 millions d'euros pour financer des programmes municipaux, des projets visant à encourager les jeunes promoteurs d'entreprises dans le domaine des nouvelles technologies et également pour restaurer les monuments historiques.

Les discussions ont, par ailleurs porté sur la situation en Libye et sur les efforts déployés à l'échelle internationale, notamment par les Nations-Unies et les pays voisins (Tunisie, Algérie, Egypte), pour favoriser un règlement politique inclusif de la crise libyenne par le biais des élections.

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