Politique

La S.G du Conseil de l'Europe souligne l'importance de la lutte contre les discours de haine et la discrimination

- Marija Pejcinovic Buric affirme qu'elle n'a "aucune intention" de mettre fin à la campagne contre les discriminations à l'égard des musulmans

Sinan Uslu  | 05.12.2021 - Mıse À Jour : 05.12.2021
La S.G du Conseil de l'Europe souligne l'importance de la lutte contre les discours de haine et la discrimination

TBMM

AA / Ankara / Sinan Uslu

S'attaquer aux discours de haine et mettre fin à la discrimination reste un objectif important, a déclaré Marija Pejcinovic Buric, Secrétaire générale du Conseil de l'Europe.

Mme Buric a déclaré qu'elle n'avait "aucune intention" de mettre fin à la campagne du Conseil visant à promouvoir la diversité des femmes et leur droit de porter le foulard ou le hijab, qui a été immédiatement prise à partie par la France après son lancement le mois dernier.

Buric répondait à une lettre du président du Parlement turc, Mustafa Sentop, dans laquelle il dénonçait les réactions hostiles au projet de lutte contre la discrimination envers les musulmans.

Le conseil a été contraint de retirer des images de femmes portant un foulard qui avaient été diffusées sur le compte Twitter de sa division "Inclusion et anti-discrimination" avec les slogans "La liberté est dans le foulard", "Apportez la joie et acceptez les hijabs" et "La beauté est dans la diversité comme la liberté est dans le hijab".

Mustafa Sentop a déclaré dans sa lettre que le projet était une "initiative très positive" qui pourrait s'avérer vitale dans la "lutte contre la discrimination à l'égard des femmes portant une coiffe à caractère religieux."

Ces dernières années, a-t-il souligné, les femmes musulmanes portant un foulard, en particulier en Europe, ont été "soumises à des discriminations et à des pratiques injustifiées qui, dans certains cas, s'apparentent à des crimes haineux commis par des administrations publiques ou des personnes et institutions privées, motivés par l'islamophobie et la xénophobie."

Il a estimé regrettable de voir la campagne "interrompue en raison des considérations politiques exprimées par certains hommes politiques en France, État hôte du Conseil de l'Europe."

"Dans ce contexte, il est choquant que cette campagne importante pour la lutte contre la discrimination dont sont victimes les femmes portant une coiffe à caractère religieux et qui devait être diffusée dans toute l'Europe, ait été interrompue par le Conseil de l'Europe en tenant compte des seules considérations politiques d'un État membre", a ajouté Sentop.

Selon lui, le fait de retirer la campagne "signifie que l'exclusion des femmes appartenant à la minorité musulmane de la vie sociale en Europe et leur exposition à la discrimination en raison de leur attachement aux prescriptions de leur religion ont été approuvées par le Conseil de l'Europe."

"Le fait que le Conseil de l'Europe place les préoccupations politiques des représentants des États membres au-dessus de ses propres valeurs fondamentales a tenu lieu d'événement honteux dans l'histoire de l'institution, qui a remporté de grands succès dans la protection des droits de l'homme au cours de ses 70 ans d'existence", peut-on lire dans la lettre.

"En outre, le fait que les préoccupations à l'origine de cette décision émanent de responsables publics et de politiciens français soulève de sérieuses questions quant à savoir si cet État est un hôte approprié pour que le Conseil de l'Europe fonctionne de manière indépendante, impartiale et professionnelle", conclut le président du Parlement turc.


*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj

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