Politique

Irak: Al-Sistani appelle à choisir un nouveau chef de gouvernement loin de toute ingérence étrangère

Pour le Chef chiite d'Irak, préserver l’aspect pacifique des manifestations est une une responsabilité commune entre les forces l’ordre et les manifestants.

Muhammed Akil  | 06.12.2019 - Mıse À Jour : 06.12.2019
Irak: Al-Sistani appelle à choisir un nouveau chef de gouvernement loin de toute ingérence étrangère

Iraq

AA / Bagdad / Mohammed Walid

La plus haute autorité chiite en Irak, Ali al-Sistani, a appelé, vendredi, à la formation d’un un nouveau gouvernement loin de toute ingérence étrangère.

C’est ce qui ressort du communiqué lu, lors de la prêche du vendredi, par son représentant Abdul Mahdi Karbai à Karbala, dans le sud de la capitale Bagdad.

“Nous espérons que la désignation du nouveau chef du gouvernement et de ses ministres respectera les délais constitutionnels conformément aux attentes des citoyens et loin de toute ingérence extérieure, sachant que la plus haute autorité chiite ne participe pas aux pourparlers et n'a aucun rôle à jouer”, a-t-il indiqué.

Al-Sistani semble, ainsi, faire allusion à l'Iran en particulier, car des médias irakiens locaux ont évoqué la présence du chef des Gardiens de la révolution iranienne Qasem Soleimani dans le but de discuter avec les alliés de Téhéran de la formation du nouveau gouvernement.

Dimanche, le Parlement irakien a approuvé la démission du gouvernement d'Adel Abdel Mehdi, à la suite de l'appel lancé par al-Sistani pour reconsidérer son soutien au gouvernement face à la pression des manifestations et de la violence populaire qui sévissent depuis début octobre.

Le président doit désigner un candidat pour former le nouveau gouvernement dans les 15 jours suivant sa démission. Le Premier ministre désigné doit présenter son gouvernement au Parlement dans un délai de 30 jours.

Au sujet des manifestations, le représentant de Sistani a déclaré que “le mouvement populaire, s’il est élargi peut être un moyen efficace de faire pression sur ceux qui détiennent le pouvoir à condition de ne pas générer des actes de violences”.

Pour al-Sistani, préserver l’aspect pacifique des manifestations est une une responsabilité commune entre les forces de l’ordre et les manifestants.

Il a également appelé les instances judiciaires à “punir tous ceux qui ont commis un acte criminel - quel que ce soit la partie dont ils sont issus, conformément à la loi”.

Par ailleurs, al-Sistani a mis en garde contre “ceux qui rôdent autour du pays et cherchent à exploiter les manifestations réclamant une réforme pour atteindre certains objectifs qui portent atteinte aux intérêts supérieurs du peuple irakien et ne sont pas conformes à ses valeurs”.

La Commission irakienne des droits de l’Homme relevant du Parlement irakien a annoncé un bilan des protestations qui secouent l’Irak depuis 2 mois faisant état de 460 morts et de plus de 17 mille blessés.

La grande majorité des victimes sont des manifestants tués lors d'affrontements avec les forces de sécurité et des militants appartenant à des factions chiites proches de l'Iran.

En dépit de la démission du gouvernement d'Abdel Mahdi, une revendication clé des manifestants, les manifestations se poursuivent et exigent le départ de l'élite politique accusée de corruption et de gaspillage des fonds publics, qui régit le pays depuis la chute du régime de Saddam Hussein en 2003.


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