AA - Paris - Bilal Muftuoglu

Le ministre de l'Intérieur français, Bruno Le Roux, a annoncé mardi avoir saisi l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) à la suite de la parution dans les médias du témoignages d'un jeune habitant de banlieue agressé par un des policiers mis en examen dans l'affaire Théo.

"Je ne veux rien laisser passer, mais je ne fais pas d'amalgame. Quand il y a des comportements qui doivent être sanctionnés, ils le sont", a déclaré le ministre Le Roux, en déplacement à Sarcelles (Ile-de-France).

Pierre-Henry Brandet, porte-parole du ministre, a également confirmé la saisine de l'IGPN, depuis Place Beauvau. "Ce sont des accusations graves portées sur le même fonctionnaire, qui méritent que l'on fasse évidemment toute la lumière", a-t-il souligné.

Le témoignage en question, publié par l'"Obs", pointe du doigt un des policiers mis en examen dans l'affaire de l'agression de Théo, un jeune habitant d'Aulnay-sous-Bois (Ile-de-France), qui a déclenché depuis une vague de manifestation dans les banlieues contre la violence policière. Ce policier, connu à Aulnay-sous-Bois sous le nom "Barbe Rousse" aurait également agressé Mohamed, ami de Théo et habitant de la même commune.

"On le connaît dans le quartier, c’est le même que celui qui a pénétré Théo avec sa matraque, tout le monde l’appelle 'Barbe Rousse'", affirme ainsi le jeune livreur racontant son passage à tabac pour lequel il n'a pas porté plainte.

Le policier mis en examen, accompagné de deux de ses collègues "font des croche-pattes" tentant de le "mettre à terre", note Mohamed dans son témoignage. "Ils me frappent, coups de pied, coups de poing au visage, dans le ventre, dans le dos, je saigne parce qu’ils m’ouvrent le crâne, je leur dis que je suis essoufflé, ils me traitent de 'sale noir', de 'salope', ils me crachent dessus (...) Barbe Rousse' me cogne avec sa matraque. Un des policiers me braque à bout portant avec son Taser, et me dit 'laisse-toi faire ou je te tase'", détaille-t-il.

L'Obs présente également le certificat médical établi sur réquisition faisant état des blessures infligées à Mohamed par les trois policiers, dont des tuméfactions ecchymotiques, plaies superficielles punctiformes et des hématomes.