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Canada- Affaire de conflit d’intérêts impliquant des proches du PM : Les excuses de Trudeau

-La mère et le frère de Trudeau ont reçu des fonds d’une association caritative qui a bénéficié (avant son annulation) du gouvernement fédéral, d’un contrat, d’une valeur de 900 millions de dollars, sans appel d’offres.

Hatem Kattou  | 14.07.2020 - Mıse À Jour : 15.07.2020
Canada- Affaire de conflit d’intérêts impliquant des proches du PM : Les excuses de Trudeau

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AA / Montréal / Hatem Kattou

Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a présenté, lundi, ses excuses en reconnaissant avoir commis une erreur « en ne se récusant pas de la prise de décision » concernant l’octroi d’un contrat à l’organisme UNIS, qui a versé des fonds à sa mère et à son frère pour leur participation à des événements organisés par l’organisme.

Le Premier ministre s’exprimait au cours de sa conférence de presse quotidienne réservé à l’évolution de la pandémie de la Covid-19 dans le pays.

« J’aurais dû me retirer des discussions, et je ne l’ai pas fait…Je ne voulais qu’aider les jeunes. C’était mon erreur, je m’en excuse profondément », a lancé Trudeau, qui évoquait l'attribution du contrat de gestion de la Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant à l’organisme UNIS.

Organisme chargé par le gouvernement fédéral de gérer la « Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant », UNIS avait démenti, dans un premier temps, l’existence de liens financiers avec Trudeau et ses proches, avant de céder face aux investigations et questions pressantes des journalistes en fournissant des documents attestant les paiements en question, qualifiant, cependant, ces agissements « d’erreur d’administration ».

Cette « erreur », consiste selon UNIS au paiement des émoluments des proches de Trudeau, au lieu et place d’une société affiliée.

« Je suis profondément déçu. C’est particulièrement frustrant, parce qu’il y a des jeunes qui auraient pu être en train de servir dans leur communauté par ce programme et qui vont devoir attendre encore un peu à cause d’une erreur que j’ai faite », a-t-il cédé.

Après avoir reconnu son erreur, Trudeau a nuancé ses propos en lançant : « Il y a eu des réflexions par moi-même et par d’autres, [mais] le fait que la fonction publique ait fait cette recommandation de façon indépendante nous a rassurés un petit peu ».

S’agissant des émoluments versés à sa mère (250 mille dollars) et à son frère (32 mille dollars) pour des conférences animées, Trudeau a relevé : « Je savais qu’ils avaient travaillé avec divers organismes, y compris l’organisme UNIS, mais je ne savais pas à quel point ils avaient été rémunérés par ces organismes. J’aurais dû avoir ces détails et je le regrette ».

Trudeau a conclu intervention concernant son volet en indiquant qu’il examinera la proposition formulée par la principale formation d’opposition, le Parti conservateur, qui l’a invité à témoigner devant le « Comité permanent des finances ».

Cette affaire, qui place le Premier ministre fédéral dans une situation inconfortable, a suscité, à la fin de la semaine écoulée, une réaction en chaîne des acteurs politiques, et particulièrement, des partis de l’opposition.

Le parti Conservateur (principal parti d’opposition) a réclamé l’ouverture d’une enquête de la Vérificatrice générale, Karen Hogan (haut fonctionnaire du parlement chargé de contrôler la gestion financière du gouvernement fédéral).

De son côté, le Bloc québécois, troisième parti à la chambre des Communes (chambre basse du parlement fédéral) a réclamé le « retrait temporaire » du Premier ministre, « le temps que la lumière soit faite », et son remplacement par la vice-Première ministre, Chrytsia Freeland.

Pour sa part, Alexandre Boulerice, le numéro 2 du Nouveau Parti démocratique (NPD) s’est interrogé sur le « jugement du Premier ministre et la culture des libéraux, [qui] pensent que tout leur est permis ».

Notons que le Bureau du commissaire aux conflits d’intérêts et à l’étique avait déjà publié à deux reprises un rapport attestant que le Premier ministre avait enfreint la loi. Une première fois en séjournant sur l’île privée de l’Aga Khan et une deuxième fois en essayant d’influencer une procédure judicaire dans l’affaire SNC-Lavalin.

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