AA/Ankara

Le député français Aymeric Caron a vivement dénoncé samedi l'exécution sommaire de deux Palestiniens par des soldats israéliens dans le nord de la Cisjordanie occupée, qualifiant Israël de régime appliquant une "peine de mort quotidienne" sans procès contre les Palestiniens.

Dans un message publié sur le réseau social X, basé aux Etats-Unis, l'élu de la 18ème circonscription de Paris réagit à une vidéo choc diffusée sur les réseaux et les chaînes de télévision israéliennes, montrant des militaires abattant à bout portant deux hommes en train de se rendre à Jénine.

"Quel genre de régime exécute des hommes désarmés, sans le moindre jugement ?", interroge Aymeric Caron.

"En Israël la peine de mort est appliquée quotidiennement. Mais uniquement contre les Palestiniens, et sans aucun procès", a-t-il poursuivi.

L'incident, survenu jeudi dans cette ville du nord de la Cisjordanie, a provoqué une onde de choc internationale.

Les images diffusées sur les réseaux, filmées sous plusieurs angles, montrent les deux Palestiniens – identifiés comme des suspects recherchés – sortir d'un hangar cerné par l'armée israélienne.

Les bras levés, ils soulèvent leur t-shirt pour prouver qu'ils sont désarmés, avant d'être projetés au sol, piétinés et sommairement exécutés alors qu'ils sont renvoyés vers l'intérieur du bâtiment.

L'armée israélienne (Tsahal) a confirmé avoir procédé à une opération d'arrestation et promis d'"examiner l'incident".

Une enquête interne aurait été ouverte par les autorités, tandis que l'unité impliquée, les gardes-frontières, dépend de la police israélienne.

Du côté palestinien, l'Autorité palestinienne a qualifié les faits de "crime de guerre" dans un communiqué, accusant Israël de violations systématiques des droits humains.

La vidéo, qualifiée de "terrifiant" par des observateurs, a rapidement fait le tour des réseaux sociaux, recueillant des milliers de réactions et ravivant les accusations de brutalité excessive dans les territoires occupés.

Aymeric Caron, qui dès les premières heures du conflit à Gaza en octobre 2023 s’est imposé comme l’un des défenseurs les plus constants en France des droits humains des Palestiniens et n’a cessé de dénoncer ce qu’il qualifie de "génocide" perpétré par Israël, a une nouvelle fois pointé la politique israélienne d’exécutions extrajudiciaires.

Son intervention s’inscrit dans la continuité de ses prises de position répétées depuis plus de deux ans sur la situation dans les territoires occupés, où plus de 500 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes depuis le début de la guerre à Gaza, selon des sources palestiniennes.

Aucune réaction immédiate du Quai d'Orsay n'a été enregistrée à ce stade.