
AA/Yaoundé/James Ntog
Depuis le début du mois de septembre, «près de 300 personnes qui déclarent appartenir à Boko Haram ont déserté les rangs de la secte et ont demandé à se refugier au Cameroun», a révélé, mardi à Anadolu, le Lieutenant-Colonel Didier Badjeck, responsable au ministère de la défense camerounais.
« Ils sont arrivés par vagues successives [du Nord-Est du Nigéria, ndlr] et ont volontairement trouvé refuge au Cameroun. Ils ont également remis leurs armes aux autorités camerounaises », ajoute Badjeck, chef de la division de la Communication au ministère camerounais de la Défense, qui n'a pas fourni d'explications quant au fait, pour ces déserteurs, de franchir la frontière pour se rendre aux autorités camerounaises plutôt que de rester au Nigéria et se rendre aux autorités de ce pays.
Une source sécuritaire à Yaoundé qui souhaite garder l’anonymat révèle à son tour à Anadolu que ces 300 déserteurs sont actuellement interrogés dans les services de renseignement camerounais.
« Il s’agit surtout d’avoir des noms et des lieux afin de mieux comprendre leur mode opératoire, leurs projets, de démasquer d’éventuels agents de Boko Haram qui pourraient être cachés au Cameroun », dit la source.
Sur les motifs de ces désertions, les mêmes sources sécuritaires expliquent que les ex-Boko Haram affirment « fuir à cause de l’excès de violence » qui règne au sein du mouvement.
« Il s’agit pour la plupart d’entre eux de personnes qui ont adhéré au groupe non pas par conviction mais parce qu’ils étaient attirés par le gain. On leur a fait miroiter de l’argent. Mais une fois à l’intérieur, ils se rendent compte que la vie n’est pas rose comme ils l’avaient espéré », révèle la source.
Principalement basé au Nigéria où il est activement combattu par les forces armées nigérianes, Boko Haram s’est déjà emparé, dans le Nord-Est de la Fédération, de Madagali ainsi que de huit autres villes, dans l’Etat d’Adamawa, de Buni Yadi et Bara, dans le Yobe, et de Dikwa, Gamboru Ngala, Damboa et Gwoza dans le Borno. Toutefois, Boko Haram tente, depuis plusieurs mois, de se créer une base arrière au Cameroun voisin.