Washington met en garde ses citoyens qui envisagent de se déplacer au Tchad

AA/Tunis

Alors que les tensions diplomatiques s’intensifient entre le Tchad et les États-Unis, l’ambassade américaine à Ndjaména a émis vendredi 6 juin une mise en garde ferme à l’intention de ses ressortissants.

Cette alerte intervient après la décision du gouvernement tchadien de suspendre l’octroi de visas et l’entrée sur son territoire aux citoyens américains, à l’exception des diplomates, rapporte l'Agence de presse africaine (APA).

Cette mesure tchadienne fait suite à l’annonce par Washington d’une interdiction d’entrée visant douze pays, dont le Tchad, à compter du 9 juin. Les autorités américaines justifient cette décision par un renforcement des mesures de sécurité intérieure, après un attentat survenu récemment dans l’État du Colorado, rappelle le média africain.

Face à cette situation, l’ambassade des États-Unis appelle tous les citoyens américains à reconsidérer immédiatement tout projet de voyage vers le Tchad, même s’ils sont déjà en possession d’un visa valide. Elle rappelle que l’entrée sur le territoire tchadien est à la seule discrétion des autorités locales, précisant qu’elle ne pourra pas intervenir pour faciliter l’entrée de ressortissants à titre privé, indique encore l'APA.

L’ambassade recommande également à ses ressortissants de surveiller régulièrement les sites officiels du gouvernement tchadien, de consulter les mises à jour publiées par l’ambassade, de suivre les médias locaux et d’adopter une posture de prudence et de discrétion durant leur séjour.

De son côté, le président tchadien Mahamat Idriss Déby Itno a confirmé la mesure de réciprocité dans un message publié sur sa page Facebook. Il a dénoncé une décision américaine « injuste et discriminatoire », affirmant : « Le Tchad n’a ni des avions à offrir, ni des milliards de dollars à donner, mais le Tchad a sa dignité et sa fierté. »

Plusieurs organisations de défense des droits humains ont dénoncé la politique américaine, qu’elles accusent de cibler principalement des pays africains ou à majorité musulmane, souligne l'APA.