Une sortie de l'Iran du traité de non-prolifération nucléaire serait le ‘’pire scénario’’, estime Emmanuel Macron

- Le pensionnaire de l’Élysée a indiqué que cette démarche de Téhéran serait ‘’une dérive et un affaiblissement collectif.’’

AA / Tunis / Majdi Ismail

Le président français Emmanuel Macron a estimé, jeudi, que le ‘’pire scénario’’, après les frappes américaines sur les installations nucléaires iraniennes ‘’qui ont une efficacité réelle’’, serait ‘’une sortie du traité de non-prolifération de l’Iran’’.

S’exprimant devant la presse à l'issue d'un sommet européen à Bruxelles, le pensionnaire de l’Élysée a indiqué que cette démarche de Téhéran serait ‘’une dérive et un affaiblissement collectif’’.

Pour ‘’préserver le traité de non-prolifération’’ des armes nucléaires (TNP), Emmanuel Macron compte parler ‘’dans les prochains jours’’ avec chacun des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu, à commencer par le président américain Donald Trump avec lequel il s'est entretenu jeudi. Outre la France et les Etats-Unis, les autres membres permanents sont le Royaume-Uni, la Russie et la Chine.

Emmanuel Macron a rapporté avoir fait part au président américain de la teneur des échanges que les Français ont eu avec les Iraniens ‘’ces derniers jours, y compris ces dernières heures’’, selon une vidéo de la conférence de presse publiée par l'Élysée sur X.

‘’Notre souhait, c'est qu'il y ait une vraie convergence de vues parce que l'objectif (...) c'est qu'il n'y ait pas de reprise d'activités proliférantes’’ de la part de l’Iran, a-t-il soutenu.

Le Conseil des gardiens de la Constitution, organe en charge d’examiner la législation en Iran, a approuvé jeudi un projet de loi en faveur d’une suspension de la coopération entre Téhéran et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

‘’La proposition visant à exiger du gouvernement la suspension de sa coopération avec l’AIEA a été examinée par le Conseil des gardiens et jugée conforme aux principes de la charia et de la Constitution’’, a rapporté à l’agence de presse officielle IRNA citant le porte-parole du Conseil, Hadi Tahan Nazif.

Le projet de loi sera transmis à la présidence de la République iranienne pour sa ratification finale.

Mercredi, la télévision d’Etat iranienne a annoncé que 221 députés avaient voté en faveur du texte, un député avait voté contre et une abstention. L’Iran est signataire depuis 1970 du traité de non-prolifération (TNP) garantissant l’usage pacifique de l’énergie atomique sous le contrôle de l’AIEA.

La Russie a exhorté son allié iranien au Moyen-Orient, à poursuivre la coopération avec l'AIEA, a indiqué jeudi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, après le vote la veille par le Parlement iranien en faveur d'une suspension.

Le dirigeant français a également souligné avoir ‘’senti le président Trump très déterminé, très volontaire’’ sur la situation dans la bande de Gaza, ‘’conscient de l'importance d'un cessez-le-feu’’.

Emmanuel Macron a dit en outre vouloir organiser ‘’le plus vite possible’’ la conférence à l'Onu devant relancer la solution dite ‘’à deux Etats’’, initialement prévue en juin mais reportée en raison de la guerre entre l'Iran et Israël.

Paris envisage de reconnaître un Etat palestinien à cette occasion. ‘’J'aurai dans les tout prochains jours le prince héritier d'Arabie saoudite’’ Mohammad ben Salmane, qui coprésidera avec la France cette conférence, ‘’pour pouvoir échanger avec lui sur une date possible’’, a encore déclaré le dirigeant français. ‘’ J'espère pouvoir l'organiser en juillet’’, a-t-il dit.