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Türkiye: "Vizyoner’25" a débuté sous l'égide l’Association des industriels et hommes d’affaires indépendants, MUSIAD

- Organisé par l'Association des industriels et hommes d’affaires indépendants, Vizyoner’25 est considéré comme l’un des événements majeurs de prospective pour la Türkiye et la sous-région

Uğur Aslanhan  | 02.12.2025 - Mıse À Jour : 02.12.2025
Türkiye: "Vizyoner’25" a débuté sous l'égide l’Association des industriels et hommes d’affaires indépendants, MUSIAD

Istanbul

AA / Istanbul / Ugur Aslanhan

Burhan Ozdemir, Président général de l’Association des industriels et hommes d’affaires indépendants (MUSIAD), a déclaré que dans un univers où l’être humain est censé être au centre de toute existence, « l’homme lui-même est en réalité éloigné du centre », estimant que « nous traversons une époque où la dignité humaine est dévalorisée et où les individus sont silencieusement isolés ».

Vizyoner’25, organisé cette année par MUSIAD sous le thème « Connectivité : Ordre – Désordre – Réordonnancement » et considéré comme l’un des événements majeurs de prospective pour la Türkiye et la sous-région, a débuté au Centre culturel Ataturk à Istanbul.

S’exprimant lors de l’ouverture de l’événement, dont Anadolu est le partenaire global de communication, Ozdemir a affirmé que les développements récents amènent à se demander s'il « existe réellement un ordre mondial », ajoutant que la notion de « nouvel ordre mondial » telle qu’enseignée jusqu’ici est devenue « l’un des principaux vecteurs des chaos anti-système actuels ».

« Nous nourrissons notre tranquillité du désarroi des autres. Peut-être que ce qu’on appelle ordre mondial n’est en réalité qu’une illusion façonnée pour qu’on ne la remette pas en question, enveloppée et estampillée comme une ‘règle’. Quoi qu’il en soit, cet ordre est désormais un paradoxe qui menace sa propre existence. Le monde tel qu’on nous l’a enseigné s’est effondré, et le nouveau monde ne montre aucun respect pour les anciens schémas. Le chaos que nous vivons n’est pas une crise, mais une douleur d’enfantement. Nous sommes précisément à un seuil où les anciennes règles ont perdu leur fonction et où les nouvelles ne sont pas encore écrites. Allons-nous continuer à vivre selon des schémas imposés ou allons-nous bâtir notre propre ordre ? C’est cette question que nous avons voulu aborder ensemble cette année au Vizyoner. », a-t-il affirmé, ne manquant pas de souligner que la sécurité dans le monde reposait désormais sur l’insécurité des autres et la richesse sur la pauvreté d’autrui.

- « L’ordre de demain sera façonné par les connexions »

Le chef de MUSIAD, Burhan Ozdemir, a rappelé que le thème principal de Vizyoner 25 est la « Connectivité », précisant qu’il ne faut pas la réduire à l’idée de simples dispositifs technologiques reliés entre eux.

Il a souligné qu’ils vivent dans une époque où les êtres humains, les économies, les cultures, les crises, les valeurs et même les destins sont interconnectés. Aujourd’hui, a-t-il expliqué, une fluctuation économique dans un pays peut affecter une entreprise à l’autre bout du monde le jour même ; une fracture culturelle dans une société peut transformer la vie de millions de personnes ; un seul modèle d’intelligence artificielle peut orienter les décisions de milliards d’individus.

« C’est pourquoi nous avons placé le concept de ‘Connectivité’ au cœur de Vizyoner cette année. Parce que l’ordre de demain se construira à travers les connexions. », a-t-il déclaré, rappelant qu’aucun problème n’était dorénavant isolé et qu’aucune solution unilatérale n’est possible.

- « L’incertitude est devenue la condition normale de la vie »

Ozdemir a ensuite affirmé que l’humanité a longtemps évolué dans un certain ordre, et que la prévisibilité faisait autrefois partie du quotidien, chacun ayant une idée de ce que l’avenir pouvait réserver.

« Ces dernières années, nous traversons une période telle que l’incertitude est devenue l’état normal de la vie », a-t-il poursuivi. « Tout peut changer soudainement, être ébranlé en un instant. Et ce qui est douloureux, c’est que dans certaines régions du monde, la désorganisation devenue l’ordre même n’est pas seulement un concept, mais aussi une tragédie humaine. »

Évoquant la souffrance de centaines de milliers d’innocents à Gaza, qui est malheureusement devenue une situation “ordinaire”, Ozdemir a souligné que les cartes des conflits s’étendent tandis que la conscience morale de l’humanité se rétrécit.

« La technologie progresse, les économies croissent… mais qu’en est-il de la compassion ? Nous nous connectons les uns aux autres, mais nous n’arrivons pas, la plupart du temps, à nous relier à nos douleurs avec la même rapidité », a-t-il déclaré. « La désorganisation n’est plus seulement celle du système : elle marque aussi une rupture dans nos valeurs, nos habitudes et notre manière de donner sens au monde. »

- « L’homme parvient toujours à établir un nouvel ordre »

Dans ce contexte de chaos, le président général de MUSIAD, Burhan Ozdemir, a souligné que la question la plus importante est : « Où se situe réellement l’homme dans tout cela ? »

« Compétition économique, avancées technologiques, équilibres géopolitiques… mais où plaçons-nous l’humanité ? Sa tranquillité, sa sécurité, son espoir et son avenir… Dans un univers où l’être humain devrait être au centre, il est en réalité écarté du centre. Nous traversons une époque où la dignité humaine est dévalorisée et où l’individu est silencieusement isolé. Pire encore, toutes ces destructions sont soi-disant légitimées au nom de l’avenir du monde. Comme si sacrifier l’humain était normal pour construire le futur. Mais pour qui construisons-nous cet avenir ? Un futur sans l’homme peut-il vraiment être appelé avenir ? »

Ozdemir a ajouté que chaque désordre marque en même temps le début d’un nouvel ordre, et que les premières indications de ce nouveau cadre commencent lentement à apparaître.

« Nous devrons privilégier la résilience économique, rétablir les liens entre cultures et sociétés, et la technologie ne pourra progresser qu’avec l’humain. Le nouvel ordre sera fondé sur l’intelligence collective, les valeurs partagées et les responsabilités communes. Et il doit l’être, sinon le monde sombrera dans le chaos », a-t-il déclaré.

Malgré l’obscurité de ces dernières années, Ozdemir a insisté sur le fait que la caractéristique la plus forte de l’humanité reste inchangée : « Le désir de recommencer. Oui, l’ordre se brise, le désordre s’accroît, mais l’homme parvient toujours à établir un nouvel ordre. Ce que nous discutons ici aujourd’hui, c’est cette volonté de renouveau. »

- Un sommet qui se poursuivra toute la journée

Selon les informations disponibles, le sommet vise à renforcer la capacité du monde des affaires à établir des connexions, à consolider les réseaux et à concevoir de nouvelles formes de coopération.

L’événement accueillera des intervenants de renom venus de différents pays, parmi lesquels des universitaires, des entrepreneurs et des cadres supérieurs. La « vision de connectivité » de la Türkiye, tant au niveau régional que mondial, sera au cœur des discussions.

Le concept central de Vizyoner’25 se fonde sur l’un des cycles les plus marquants de l’histoire de l’humanité : « Ordre – Désordre – Nouvel ordre ».

Le sommet ne considère pas ce cycle seulement comme une narration historique, mais comme une réalité fondamentale du monde contemporain. Seront analysées en détail les questions suivantes : comment l’avenir se dessine-t-il, sur quels concepts reposera le nouvel ordre, et quelles conséquences ce cadre aura-t-il dans différents domaines, de la culture à la technologie.

Dans ce cadre, MUSİAD cherche à offrir non seulement une analyse des problèmes actuels, mais aussi une perspective capable de définir les paramètres d’un nouvel ordre.

Des panels seront organisés sur les thèmes « Économie », « Culture » et « Technologie », avec la participation de nombreux experts internationaux.

- Les recettes des billets seront reversées à Gaza

Okan Bayulgen, animateur de l’événement, a annoncé que les recettes de la billetterie seront reversées à Gaza en coopération avec la Croix-Rouge turque.

*Traduit du turc par Ben Amed Azize Zougmore

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