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Tunisie: L'administration pénitentiaire dément toute grève de la faim parmi les détenus

- Elle a dénoncé « la diffusion de fausses informations et la désinformation systématique orchestrée par certains acteurs », tout en soulignant qu’aucune détérioration de l’état de santé des détenus n’a été constatée

Adel Bin Ibrahim Bin Elhady Elthabti  | 12.11.2025 - Mıse À Jour : 12.11.2025
Tunisie: L'administration pénitentiaire dément toute grève de la faim parmi les détenus

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AA / Tunis / Adel ElThabti

La Direction générale des prisons tunisienne a démenti mardi les informations faisant état d'une grève de la faim menée par des détenus et d'une dégradation de leur état de santé.

Dans un communiqué, la Direction a critiqué ce qu'elle a qualifié de « diffusion de fausses informations et de désinformation systématique par certains acteurs, via les médias et les réseaux sociaux, concernant la détérioration de l'état de santé de certains détenus suite à leur grève de la faim ».

Elle a ajouté « réitérer son démenti des informations diffusées à ce sujet ».

Elle a poursuivi en indiquant que « l'état de santé de tous les détenus, y compris ceux qui affirment être en grève de la faim, fait l'objet d'un suivi médical continu, conformément aux procédures et protocoles sanitaires établis ».

La Direction a également déclaré que « l'allégation de grève de la faim de la part de certains détenus est infondée, car des examens et des témoignages documentés ont prouvé le contraire, notamment compte tenu de leur refus de se soumettre à des examens médicaux pour la prise de leurs constantes vitales et du fait que certains d'entre eux ont consommé des aliments et des boissons », selon le communiqué.

Elle a ajouté : « L’une des personnes impliquées (dont elle n’a pas révélé le nom) a été transférée dans un hôpital public et a refusé de se soumettre à des examens médicaux. Les médecins de santé publique ont pourtant confirmé son bon état de santé.»

L’administration pénitentiaire a également déclaré avoir « engagé des poursuites judiciaires contre toutes les personnes ayant délibérément diffusé de fausses informations.»

Récemment, Jawhar Ben Mbarek, figure du Front national de salut (opposition), Rached Ghannouchi, chef du mouvement Ennahda et ancien président du Parlement, Abdelhamid Jelassi, homme politique, Issam Chebbi, secrétaire général du Parti républicain, et Ridha Belhaj, ancien chef de cabinet de la présidence, ont entamé des grèves de la faim, selon des déclarations de l’équipe de défense et du comité de coordination des familles des détenus.

Ces personnes sont détenues dans le cadre de l'affaire dite de « complot contre la sûreté de l'État », qui remonte à février 2023, date à laquelle des personnalités politiques de l'opposition, des avocats et des militants de la société civile ont été arrêtés pour des chefs d'accusation incluant « tentative de trouble à l'ordre public et atteinte à la sûreté de l'État », « espionnage au profit d'entités étrangères » et « incitation au chaos ou à la rébellion ». En avril dernier, un tribunal de première instance a prononcé des peines de prison initiales allant de quatre à 66 ans pour 37 accusés dans cette affaire, 22 par contumace et 15 en personne, avant que ces peines ne soient cassées en appel.

Les autorités tunisiennes affirment que tous les accusés sont jugés conformément à la loi, tandis que les forces d'opposition, notamment le Front de salut national, considèrent cette affaire comme politiquement motivée et instrumentalisée pour régler des comptes avec des opposants politiques.

Les avocats de la défense contestent la validité des charges retenues contre leurs clients.

La Tunisie traverse une crise politique depuis que le président Kaïs Saïed a mis en œuvre des mesures exceptionnelles le 25 juillet 2021. Ces mesures comprennent la dissolution du Parlement, la promulgation de lois par décret présidentiel, l'adoption d'une nouvelle constitution par référendum et la tenue d'élections législatives anticipées.

Les forces politiques tunisiennes considèrent ces mesures comme un « coup d'État contre la Constitution et une consolidation d'un pouvoir autocratique absolu », tandis que d'autres y voient une « réforme de la révolution de 2011 », qui a renversé le président Zine El Abidine Ben Ali (1987-2011).

De son côté, Kaïs Saïed affirme que ses mesures s'inscrivent dans le cadre constitutionnel et visent à protéger l'État d'un danger imminent, soulignant que les libertés et les droits fondamentaux ne seront pas bafoués.

* Traduit de l'Arabe par Mariem Njeh

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