Tunisie : "La légalité issue de la seconde Guerre mondiale est en train de s'effondrer" (Affaires étrangères)

- La Tunisie condamne les "agressions sionistes flagrantes contre la République islamique d'Iran, pays frère" et appelle "à un arrêt immédiat de cette agression"

AA / Tunis / Salim Boussaïd

La Tunisie a affirmé que la "la légalité issue de la Seconde Guerre mondiale est en train de s'effondrer, et que l'avenir appartient aux peuples libres qui placent au premier plan les véritables réacteurs de l'humanité, fondés sur les valeurs partagées et sur le droit à une égalité réelle et complète".

C'est ce qui ressort d'un communiqué du ministère tunisien des Affaires étrangères, partagé dimanche soir sur sa page Facebook et consulté par Anadolu.

Dans son communiqué, la diplomatie tunisienne "ne se contente pas de réaffirmer sa condamnation claire et explicite des agressions sionistes flagrantes contre la République Islamique d'Iran, pays frère, et du bombardement qui en a suivi de ses installations nucléaires par les États-Unis d'Amérique", mais appelle également "à un arrêt immédiat de cette agression".

Pour la Tunisie, "soit il existe une légalité, malgré ses imperfections, qui s'applique à tous, soit c'est une absence totale de légalité, voire une suppression délibérée de ses principes et un mépris flagrant de ses règles".

S'agissant de la récente agression israélienne, soutenue par les Etats-Unis, contre l'Iran, la Tunisie a souligné que "la légalité internationale ne l'autorise ni ne la justifie sous quelque couverture ou prétexte que ce soit".

La Tunisie réaffirme, en conséquence, "que la légalité issue de la seconde Guerre mondiale est en train de s'effondrer, et que l'avenir appartient aux peuples libres qui placent au premier plan les véritables réacteurs de l'humanité, fondés sur les valeurs partagées et sur le droit à une égalité réelle et complète, ainsi qu'à l'autodétermination".

"Ces peuples mettront fin une fois pour toutes à la discrimination fondée sur l'existence de nations considérées - et se considérant toujours - comme civilisées, tandis que d'autres peuples sont jugés barbares et inférieurs, voire, non humains. Sans parler du colonialisme, des guerres civiles et de la spoliation de leurs richesses et ressources", a soutenu le communiqué du ministère tunisien des Affaires étrangères.

Par ailleurs, la Tunisie a averti que "cette agression brutale" contre l'Iran "ne doit pas masquer les nombreux autres crimes commis et qui se poursuivent dans plusieurs régions du monde, au premier rang desquels la guerre génocidaire continue contre le peuple palestinien".

La diplomatie tunisienne considère que "les crimes de l'ennemi sioniste contre le peuple palestinien sont sciemment occultés par un nombre non négligeable de médias, dans le but de briser sa volonté de libération totale", soulignant que cette volonté "ne sera jamais brisée ni affaiblie jusqu'à ce que le peuple palestinien recouvre tous ses droits légitimes et établisse son État indépendant et pleinement souverain sur toute la terre de Palestine, avec Al-Qods Al-Sharif pour capitale".

Pour rappel, l'armée israélienne a ouvert un nouveau front le 13 juin courant, en bombardant massivement les installations nucléaires de l'Iran, mais aussi en ciblant des officiers militaires et des scientifiques nucléaires.

L'Iran a répliqué en lançant des missiles et des drones contre de nombreuses cibles israéliennes à Tel-Aviv, à Haïfa et d'autres villes israéliennes.

Les Etats-Unis d'Amérique ce sont joints à cette offensive en bombardant massivement trois principaux sites nucléaires à Fordo, Natanz et Ispahan.

Ce nouveau front a été ouvert, alors que l'armée israélienne poursuit sa guerre génocidaire contre Gaza où le bilan des victimes palestiniennes a dépassé les 55 900 morts et plus de 130 mille blessés, en majorité des femmes et des enfants, depuis le 7 octobre 2023.

Cela s'ajoute à la destruction quasi-totale des infrastructures et la famine provoquée par un blocus empêchant l'entrée de l'aide humanitaire, de l'eau et des médicaments.