Paris : La statue de cire d’Emmanuel Macron en vadrouille dans la capitale française

- L’ONG internationale de protection de l'environnement Greenpeace a subtilisé la statue du président français et l’a installée devant l’ambassade de Russie pour dénoncer la poursuite des échanges économiques entre Paris et Moscou

AA / Tunis / M. Belhaj

Une disparition insolite a été signalée, lundi matin, dans les couloirs du musée Grévin, à Paris : la statue de cire du président français Emmanuel Macron s’est volatilisée.

Selon des sources policières, trois personnes se réclamant de l’ONG internationale de protection de l'environnement Greenpeace sont à l’origine de ce vol. L’ONG a d’ailleurs revendiqué cette « opération », destinée, selon un communiqué, à dénoncer les relations commerciales de la France avec la Russie.

Vers 10h30, deux femmes et un homme ont pénétré dans le musée parisien situé dans le 9e arrondissement, se faisant passer pour de simples touristes. Selon une source policière, les individus se sont ensuite changés pour adopter l’apparence d’artisans ou d’employés du musée.

Une porte-parole du musée a précisé que les auteurs du vol, « qui avaient manifestement fait des repérages très précis », ont détourné l'attention du vigile en posant une question sur l'accès de l'ascenseur aux personnes handicapées, pendant que d'autres revêtaient une blouse d'agent d'entretien.

La statue, estimée à 40 000 euros, aurait ensuite été dissimulée sous une couverture puis évacuée par une issue de secours.

Quelques minutes plus tard, le musée a reçu un appel téléphonique d’un homme affirmant être un activiste de Greenpeace, revendiquant l’opération et assurant que la statue serait restituée « indemne ».

Contactée par le quotidien Libération, l’ONG a confirmé l’action et précisé ne pas avoir « volé » la statue, mais l’avoir simplement « empruntée ».

L’effigie du locataire du Palais de l’Élysée a ensuite été transportée jusqu’au 16e arrondissement de Paris, pour être installée devant le siège de l’ambassade de Russie. Sur place, une journaliste a constaté la présence de plusieurs militants de Greenpeace aux côtés de la statue souriante de Macron.

Selon des médias locaux, l'action devant l'ambassade n'a duré que quelques minutes, durant lesquelles une pancarte jaune fluo portant l'inscription « Business is business » a été brandie par un militant de l'ONG et un drapeau russe déployé derrière la statue d'Emmanuel Macron.

Dans un communiqué publié dans la foulée, Greenpeace affirme avoir mené cette action « pour exiger la fin des contrats avec la Russie ». Le texte dénonce un « double discours inacceptable » du gouvernement français, évoquant la hausse des importations de gaz et d’engrais chimiques russes, ainsi que la collaboration de la multinationale française spécialisée dans le secteur nucléaire, Framatome, avec la société d’État russe du même secteur, Rosatom.

« Pour nous la France joue un double jeu » et « Emmanuel Macron incarne ce double discours : il soutient l’Ukraine mais encourage les entreprises françaises à continuer à faire commerce avec la Russie. », a déclaré Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, ajoutant : « On vise nommément Emmanuel Macron, parce qu’il a une responsabilité toute particulière dans cette situation-là. »

Aucune information n'a pour l'heure été communiquée sur le dénouement de cette affaire, ni sur le retour de la statue de cire d'Emmanuel Macron au musée Grévin.