OMS : Reprise de la vaccination contre la polio dans le nord de la Bande de Gaza
- La vaccination a été reportée la semaine dernière en raison des "bombardements intenses, des ordres d'évacuation massive et du manque de possibilités ou de garanties de trêves humanitaires", déclare Tedros Adhanom Ghebreyesus
Geneve
AA / Genève / Beyza Binnur Donmez
Le directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé, vendredi, que la campagne de vaccination contre la polio dans le nord de la Bande de Gaza, où Israël a lancé des opérations militaires au début du mois d'octobre, reprendra samedi.
"Demain, la troisième phase (dernière zone de la campagne de la deuxième dose) de la campagne de vaccination contre la polio devrait commencer dans la partie nord de la Bande Gaza, après avoir été reportée la semaine dernière en raison des bombardements intenses, des ordres d'évacuation massive et du manque de possibilités ou de garanties de trêves humanitaires", a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus lors d'un point de presse de l'OMS.
Tedros a souligné que la trêve humanitaire était "nécessaire" pour mener la campagne, ajoutant toutefois : "La zone de la trêve a été considérablement réduite et se limite désormais à la seule ville de Gaza."
Notant que la dernière phase de la campagne visait à atteindre environ 119 000 enfants de moins de 10 ans, il a déclaré que "la réalisation de cet objectif est désormais improbable, car les conditions dans le nord de Gaza s'aggravent de jour en jour".
La première phase de la campagne, qui s'est achevée le 12 septembre, a concerné plus d'un demi-million d'enfants palestiniens.
Selon l'OMS, 590 000 enfants de la Bande de Gaza sont censés recevoir la deuxième dose.
Tedros a également mentionné les efforts de l'agence des Nations unies pour atteindre le nord de la Bande de Gaza, indiquant qu'au cours des deux dernières semaines, l'OMS a effectué six missions pour apporter des fournitures médicales et de la nourriture pour le personnel hospitalier et les patients lorsque cela est autorisé, ainsi que du carburant pour maintenir les générateurs en état de marche.
"Ces derniers jours, à la suite de combats intenses, d'un siège et d'un raid, l'hôpital Kamal Adwan, qui accueillait des centaines de patients et employait des dizaines de professionnels de la santé, n'est plus qu'une coquille vide", a-t-il déclaré.
Il a ajouté que l'OMS avait aidé à transférer les patients les plus critiques vers les hôpitaux Nasser et Shifa, où ils peuvent recevoir un niveau de soins plus approprié.
"Aujourd'hui, quelques dizaines de patients restent à Kamal Adwan, avec une poignée de personnel pour s'occuper d'eux ", a-t-il déclaré, ajoutant : "Une attaque et l'incendie qui s'en est suivi à l'un des étages de l'hôpital ont détruit une partie des fournitures que nous avions livrées. Nous essayons de joindre le personnel de l'hôpital pour obtenir plus d'informations".