Ministère irakien de la Défense : 45 mille soldats reprennent du service

En réponse aux revendications des manifestants et dans le cadre de la stratégie gouvernementale contre le chômage selon le gouvernement Abdel-Mehdi.

AA / Bagdad / Ibrahim Salah

Le ministère irakien de la Défense a annoncé, dans un communiqué rendu public mardi, la réintégration de 45 mille soldats, précédemment démis de leurs fonctions, et ce en réponse aux revendications des manifestants et dans le cadre de la stratégie gouvernementale contre le chômage.

“Le nombre total de soldats ayant repris du service s’élève désormais à 45049”, peut on lire dans le communiqué du ministère.

“La promulgation des décrets administratifs pour réintégrer les soldats dont les contrats ont été résiliés se poursuit actuellement”, explique la Défense irakienne.

Les 45049 réintégrés font partie des 108 mille soldats remerciés que le ministère de la Défense souhaite réhabiliter.

Les soldats ont été renvoyés après avoir déserté leurs positions lors de l’invasion des membres de l’organisation terroriste Daech au nord du pays à l’été 2014.

Selon le gouvernement Adel Abdel-Mehdi, la réintégration des soldats intervient suite à une décision gouvernementale en réponse aux revendications des manifestants et dans le cadre de sa stratégie contre le chômage.

En effet, depuis le 25 octobre l’Irak traverse une vague de manifestations antigouvernementales, la deuxième du genre en l’espace de deux semaines.

Des actes de violence ont émaillé les manifestations. Le bilan fait état d’au moins 260 morts et de milliers de blessés, lors d’affrontements opposant les manifestants aux forces de l’ordre et aux groupes chiites armés proches de l’Iran.

Au départ, les manifestants réclamaient l’amélioration des services publics, la création d’opportunités de travail et la lutte contre la corruption. Après le recours à la violence excessive par l’armée et les sécuritaires, le seuil des revendications s’est élevé. Malgré les promesses de punir les auteurs des actes de violences, les manifestants tiennent à la chute du gouvernement.

Alors que le gouvernement d'Adel Abdel-Mehdi a adopté plusieurs programmes de réforme, dans plusieurs secteurs, depuis le début des manifestations, les manifestants demeurent insatisfaits et insistent pour le faire chuter.

Le pays connaît, désormais, un mécontentement contre la gestion des manifestations par le gouvernement. Certains observateurs estiment que cette nouvelle vague de protestations constitue une pression supplémentaire sur le gouvernement Abdel-Mehdi et pourrait conduire à sa chute.