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Massacre de Khodjaly : La sourde souffrance du peuple azerbaïdjanais (Opinion)*

- Déversant leur haine, des réseaux nationalistes de la diaspora arménienne veulent, aujourd'hui encore, saboter tout éventuel dialogue permettant un réchauffement des relations entre l'Arménie et ses voisins turc et azerbaïdjanais.

1 23  | 26.02.2022 - Mıse À Jour : 27.02.2022
Massacre de Khodjaly : La sourde souffrance du peuple azerbaïdjanais (Opinion)*

France

AA / Paris / Ümit Dönmez

30 ans se sont écoulés depuis l'extermination brutale de 613 civils dans la petite ville azerbaïdjanaise de Khodjaly.

La bourgade qui comptait 7000 âmes, ne représentait aucune menace et était sans défense. Dans la nuit du 25 au 26 février 1992, les forces armées arméniennes sont entrées dans la ville. 83 enfants, 106 femmes et 70 personnes âgées ont été tués en l'espace de quelques heures.

Alors que les souffrances infligées au peuple bosniaque au cours de la guerre survenue dans les Balkans à la même période, ont attiré le regard de la communauté internationale, la douleur [1] des victimes azerbaïdjanaises de la première guerre du Karabagh (1988-1994) demeure à ce jour, largement inconnue du public.

Des 1275 personnes capturées à Khodjaly par les forces d'invasion, 150 (dont 36 enfants et 65 femmes) sont toujours portées disparues tandis que leurs proches ne s'autorisent plus d'illusion sur le sort qui leur fut réservé.

Demeure encore inconnu le sort de 3 890 Azerbaïdjanais – 3 171 militaires et 719 civils - disparus au cours de la première guerre du Karabagh et des années qui ont suivi le conflit. Leurs proches continuent de faire part de leurs sérieuses inquiétudes quant à leur bien-être [2].

Pendant environ trois décennies d'occupation d'un cinquième du territoire azerbaïdjanais, les forces d'invasion ont détruit la quasi-totalité du patrimoine culturel millénaire, azerbaïdjanais, turcique et musulman de la zone sous leur contrôle, après avoir expulsé 750 mille Azerbaïdjanais du Karabakh et des sept autres régions azerbaïdjanaises occupées durant trois décennies.

Une grande partie de la communauté internationale continue d'ignorer ces crimes et violations du droit international alors que, particulièrement aux États-Unis et en France, nombre de médias colportent la propagande victimaire et pourtant belliciste de réseaux nationalistes issus de la diaspora arménienne.

Pour sa part, dans une publication sur Twitter, l'ambassadeur d'Azerbaïdjan à Paris, Rahman Mustafayev lançait un appel au président de la République Française.


« Monsieur @EmmanuelMacron, les Azerbaïdjanais de France souffrent. Ils souffrent de ne pas voir leurs blessures reconnues. Ils demandent, que la France reconnaisse officiellement les crimes perpétrés dans la ville de Khodjaly », déclarait le diplomate azerbaïdjanais.


- Des réseaux voulant nuire à la paix

Déversant la haine, des réseaux nationalistes de la diaspora arménienne veulent, à tout prix, saboter tout éventuel dialogue permettant un réchauffement des relations entre l'Arménie et ses voisins turc et azerbaïdjanais.

Ces réseaux issus des ramifications étrangères de partis nationalistes arméniens, visent à renforcer la rhétorique de prétendus « clash des civilisations » et de « guerre des religions », en lesquels ils croient dur comme fer.

Ils n'hésitent pas, non plus, à afficher leur dédain vis-à-vis du droit international en appelant à une nouvelle guerre au Karabakh ou à une reconnaissance d'une « indépendance du Karabakh », région sur laquelle la souveraineté azerbaïdjanaise est pourtant confirmée par quatre résolutions du Conseil de Sécurité de l'ONU et deux résolutions de l'Assemblée Générale des Nations Unies ainsi que par la République d'Arménie.

Des réseaux nationalistes arméniens de la diaspora vont jusqu'à constituer des milices en faisant appel à des mercenaires.


"Chaque Arménien doit s'intégrer dans ce travail. Souviens-toi, cher frère, tu es avant tout un guerrier, et un guerrier doit être entraîné, entraîné et d'abord armé de son arme personnelle. Camps VOMA à partir du 28 janvier", indique l'utilisateur « Artsakh Terre armenienne » sur Twitter.

Il est important que chacun mette en œuvre tout son possible pour donner pleinement sa chance au dialogue et à l'amitié dans le Caucase alors qu'Ankara, Bakou et Erevan font preuve de leurs engagements respectifs sur ce chemin.

Les autorités des pays accueillant les diasporas arméniennes, soulignant elles-mêmes leurs détermination à lutter contre toute forme de radicalisme ou d'extrémisme, doivent s'assurer que tels éléments ne soient pas autorisés à prendre les armes ou à déverser de la haine sur Internet.


Notes :

* Les opinions exprimées dans cette analyse n'engagent que leur auteur et ne reflètent pas nécessairement la ligne éditoriale de l'Agence Anadolu.

1. « Témoignages : les destins brisés de Khodjaly » - Agence Anadolu - 25 février 2022
https://www.aa.com.tr/fr/monde/t%C3%A9moignages-les-destins-bris%C3%A9s-de-khodjaly/2156783

2. « Azerbaijan: Thousands of people still waiting to receive news about their loved ones » – CICR – 30 août 2021
https://www.icrc.org/en/document/azerbaijan-people-waiting-news-loved-ones

3. « Il y a 30 ans : Le Massacre de Khodjaly » - Musulmans en France - 26 février 2022
https://musulmansenfrance.fr/il-y-a-30-ans-le-massacre-de-khodjaly/


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