AA / Istanbul / Serap Dogansoy

Un jeune homme de 20 ans a été tué par balles jeudi après-midi à Marseille, a indiqué le parquet. La victime, inconnue des services de police et de justice, a rapidement été identifiée comme le frère d’Amine Kessaci, militant associatif et écologiste engagé contre le narcotrafic, déjà endeuillé en 2020 par l’assassinat d’un autre membre de la fratrie.

Les faits se sont déroulés vers 14h30 dans le 4e arrondissement, près de la salle du Dôme. Selon les premiers éléments, une moto s’est approchée du véhicule de la victime qui venait de se garer. Le passager arrière a ouvert le feu à plusieurs reprises alors que le jeune homme se trouvait encore dans sa voiture. Plusieurs étuis de calibre 9 mm ont été retrouvés sur place, a précisé le procureur de Marseille, Nicolas Bessone.

Le parquet a ouvert une enquête des chefs d’assassinat en bande organisée et d’association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations doivent établir d’éventuels liens avec le narcobanditisme, aucune hypothèse n’étant privilégiée à ce stade.

Amine Kessaci, 22 ans, fondateur de l’association Conscience créée après la mort de son frère aîné Brahim en 2020, est devenu l’une des figures locales de la lutte contre le narcotrafic. Selon une source proche de l’enquête, il bénéficiait d’une protection judiciaire depuis la publication d’un ouvrage consacré à son frère, tué dans un narchomicide.

Le maire de Marseille, Benoît Payan, a dénoncé « une nouvelle tragédie » et assuré que cette « violence insupportable » n’aurait « jamais sa place » dans la ville. Le jeune homme tué jeudi venait d’intégrer l’école de police.

Le drame survient près de cinq ans après la mort de Brahim Kessaci, retrouvé carbonisé dans un véhicule après avoir été visé lors d’un triple assassinat. Le dossier, après le rejet d’ultimes recours début novembre, doit être jugé dans l’année à venir.