AA / Beyrouth / Wassim Seif El-Din

Les Libanais sont descendus dans la rue dans plusieurs villes du pays, jeudi, dans ce que les manifestants ont appelé un "jour de colère" contre la détérioration des conditions de vie, la forte dépréciation de la monnaie libanaise et la flambée des prix du carburant.

Les rassemblements ont eu lieu à l'appel de Bassam Tlais, président des fédérations et syndicats du secteur des transports terrestres, qui a appelé les autorités à subventionner les prix des carburants et à fournir des compensations pour les aider à faire face aux dépenses croissantes.

"Descendons dans la rue et annonçons une grande journée de colère", avait déclaré Bassam Tlais, appelant les gens à "ne pas croire les promesses du gouvernement."

Les manifestants ont bloqué toutes les routes et autoroutes principales de la capitale Beyrouth et de sa banlieue. Des routes ont également été bloquées à Tripoli, Sidon et Bekaa.

Les universités et les écoles étaient fermées, et nombreux sont ceux qui n'ont pas pu se rendre à leur travail à cause des barrages routiers.

Le président de l'Union générale du travail, Bechara Al-Asmar, a salué le succès de la mobilisation : "C'est un appel aux responsables pour qu'ils assument leur rôle en accomplissent leurs devoirs envers le peuple".

Dans son rapport mondial 2022, Human Rights Watch a déclaré que les autorités libanaises "corrompues et incompétentes" ont délibérément plongé le pays dans l'une des pires crises économiques des temps modernes, faisant preuve d'un mépris pour les droits de la population.

Près de 80 % de la population libanaise vit désormais en dessous du seuil de pauvreté, dont 36 % vit dans l'extrême pauvreté.

La livre libanaise a perdu 90% de sa valeur depuis octobre 2019, érodant la capacité de la population à accéder aux produits de base, notamment la nourriture, l'eau, les soins de santé et l'éducation, tandis que les pénuries de carburant, ont provoqué des pannes d'électricité généralisées.

Des négociations sont en cours entre les autorités libanaises et le FMI pour la mise en place d'un programme de sauvetage financier.

*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj