Le MAE égyptien et le chef de la politique étrangère de l'UE rejettent les plans israéliens d'invasion de Rafah

- Sameh Shoukry et Josep Borrell ont eu un entretien à Riyad, capitale de l'Arabie Saoudite, en marge du Forum économique mondial

AA / Le Caire / Ibrahim Khazen

Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Shoukry, et le responsable de la politique étrangère de l'Union européenne, Josep Borrell, ont réaffirmé, dimanche, leur opposition au projet israélien d'invasion de Rafah, ville située dans le sud de la Bande de Gaza.

C'est ce qui ressort de leur entretien en marge du Forum économique mondial, qui se tient pendant deux jours dans la capitale saoudienne, Riyad, peut-on lire dans un communiqué du ministère égyptien des affaires étrangères.

Selon le communiqué, Shoukry et Borrell ont tenu à "échanger leurs appréciations et les résultats de leurs contacts avec diverses parties régionales et internationales en vue de mettre fin à la guerre à Gaza et de mettre un terme à la tragédie humanitaire vécue par les habitants" de l'enclave.

Le ministre égyptien des affaires étrangères a également informé Borrell de l'évolution des négociations en cours entre le Hamas et Israël, en vue de parvenir à un cessez-le-feu et à un échange de prisonniers, ainsi qu'à l'amélioration de l'accès de l'aide humanitaire à la Bande de Gaza, ajoute le communiqué.

Les deux parties ont réitéré leur rejet de toute opération militaire israélienne au sol dans la ville méridionale de Rafah, adjacente à la frontière égyptienne.

À cet égard, Shoukry a souligné l'importance pour l'UE et les parties internationales actives "d'exercer une pression sur Israël pour empêcher cette opération militaire et mettre fin à toute tentative de mettre en œuvre le scénario de déplacement forcé des résidents de la Bande de Gaza ou de liquider la question palestinienne."

Selon le communiqué du ministère égyptien des affaires étrangères, les deux parties ont également convenu de maintenir une étroite consultation afin de mettre fin à la guerre de Gaza et de lancer un processus politique sérieux et efficace, en vue d'un règlement global de la question palestinienne, fondé sur la solution à deux États, conduisant à la création d'un État palestinien indépendant.

Israël est déterminé à lancer une offensive au sol à Rafah, affirmant qu'il s'agit du dernier bastion du Hamas sur le territoire palestinien.

Tel-Aviv ne tient pas compte des mises en garde internationales de plus en plus nombreuses contre les répercussions catastrophiques de cette opération, compte tenu de la présence d'environ 1,4 million de personnes déplacées dans la zone.

Israël a tué plus de 34 400 Palestiniens depuis l'incursion transfrontalière menée, le 7 octobre dernier, par le Hamas et qui aurait fait 1 200 morts et quelque 250 prisonniers.

Le conflit a poussé 85 % de la population de Gaza à se déplacer à l'intérieur du territoire, dans un contexte de graves pénuries de denrées alimentaires, d'eau potable et de médicaments, tandis que 60 % des infrastructures de l'enclave ont été endommagées ou détruites.

Israël est poursuivi devant la Cour internationale de justice pour crime de génocide. Une ordonnance, rendue en janvier, a enjoint Tel-Aviv de prévenir les actes à caractère génocidaire et de garantir l'acheminement de l'aide humanitaire à la population civile de la Bande de Gaza.


*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj