L'armée israélienne à nouveau mise à l'index par l'ONU pour « violations graves » à l'encontre d'enfants

- Un rapport à paraître, consulté par Anadolu, fait état de 8 554 violations graves commises l'année dernière contre 2 959 enfants en Israël et en Palestine

AA / Hamilton / Merve Aydogan

L'ONU a de nouveau inclus les forces armées et de sécurité israéliennes au nombre des « parties qui commettent des violations graves à l'encontre des enfants dans les situations de conflit armé », révèle un rapport.

Selon le rapport, consulté par Anadolu jeudi, qui porte sur l'année 2024 et qui n'a pas encore été publié: « En 2024, la violence contre les enfants dans les conflits armés a atteint des niveaux sans précédent, avec une augmentation stupéfiante de 25% du nombre de violations graves par rapport à 2023. »

Notant une augmentation de près de 50 % des incidents ayant entraîné la mort ou des blessures d'enfants par rapport à l'année précédente, le rapport indique : « Les Nations unies ont vérifié 41 370 violations graves, dont 36 221 ont été commises en 2024 et 5 149 ont été commises antérieurement mais vérifiées en 2024. »

Selon le rapport, en 2024, 4 676 enfants ont été tués, 7 291 ont été blessés, 7 402 ont été recrutés dans des groupes armés, 7 906 se sont vu refuser l'accès à l'aide humanitaire, 3 018 ont été détenus en raison de liens avec des groupes armés et 4 573 ont été enlevés.

Les Nations unies ont vérifié 8 554 violations graves à l'encontre de 2 959 enfants en Israël et dans les territoires palestiniens occupés, dans le cadre de l'attaque sans relâche menée par Israël contre la Bande de Gaza.

Un haut responsable de l'ONU a indiqué que « pour la première fois, le nombre d'enfants victimes » de violations multiples « a augmenté de 17% ».

Sur les 2 959 enfants, 15 étaient des Israéliens et 2 944 des Palestiniens.

Le rapport indique que sur les 8 544 violations commises à l'encontre d'enfants palestiniens, 4 856 l'ont été dans la Bande de Gaza et 3 688 en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est.

Il souligne en outre que l'armée et les forces de sécurité israéliennes, ainsi que les colons israéliens, sont responsables de 7 188 de ces violations.

Le rapport indique qu'Israël a placé 951 enfants palestiniens en détention et que les Nations unies disposent d'informations sur des enfants victimes de mauvais traitements et d'abus sexuels.

Le rapport note également que l'armée israélienne a entravé l'accès des enfants à l'aide humanitaire dans la Bande de Gaza (2 263), en Cisjordanie occupée (5 091) et à Jérusalem-Est (2 828).

Outre l'armée et les forces de sécurité israéliennes, la branche armée du groupe palestinien Hamas, les Brigades Al-Qassam, et les Brigades Al-Qods, aile armée du groupe palestinien Jihad islamique, ont été mentionnées dans la liste.

Le rapport indique que 4 470 violations graves sont en attente de confirmation en raison de la situation dans l'enclave au cours du dernier trimestre 2024.

Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a déclaré dans le rapport qu'il était « consterné par l'intensité des graves violations commises à l'encontre des enfants » dans les territoires palestiniens occupés et en Israël.

« Je suis profondément préoccupé par l'augmentation significative des violations graves dans la Bande de Gaza, et je suis profondément alarmé par l'escalade de la violence en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est », a-t-il déclaré.

Décrivant la situation dans la Bande de Gaza comme « catastrophique » et « épouvantable », un haut fonctionnaire de l'ONU a souligné que la situation dans l'enclave est « causée par l'homme et qu'il est possible de la corriger ».

« Si vous êtes bouleversés par les chiffres concernant Gaza pour cette année, attendez l'année prochaine, car il y a de fortes chances qu'il y ait de moins en moins de personnes pour surveiller les violations », a averti le fonctionnaire.


** Régions où les violations sont les plus intenses

Le rapport indique que les régions où les violations à l'encontre des enfants sont les plus intenses sont Israël et les territoires palestiniens occupés, la République démocratique du Congo, la Somalie, le Nigéria et Haïti.

Il indique également que les « plus fortes augmentations en pourcentage du nombre de violations » ont été enregistrées au Liban (545 %), au Mozambique (525 %), en Haïti (490 %), en Éthiopie (235 %) et en Ukraine (105 %).

Le rapport annonce également que les forces de sécurité russes figurent toujours sur la liste en raison des violations commises en Ukraine, avec 1 914 cas de violations graves enregistrés.

Soulignant que les acteurs non étatiques sont responsables de 50 % des violations graves, les forces gouvernementales jouant le rôle le plus important dans la mort et les blessures des enfants, le rapport mentionne également que les enfants de sexe masculin sont plus nombreux à être recrutés, tués et blessés par des groupes armés. Par contre, les enfants de sexe féminin sont plus exposés aux violences sexuelles.


*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj