La Syrie rejoint la coalition contre Daech : un tournant diplomatique salué par plusieurs capitales
- Le président syrien Ahmad al-Charaa souligne l’engagement de son pays dans cette lutte
Istanbul
AA / Istanbul / Mariem Njeh
La décision de la Syrie d’adhérer à la coalition mondiale contre Daech marque un changement majeur dans le paysage géopolitique régional. Une évolution immédiatement saluée par plusieurs partenaires internationaux, dont la Türkiye, les États-Unis et la France.
Le Président syrien, Ahmad al-Charaa, dans une interview accordée à la chaîne Fox News, a déclaré que son pays avait déjà « participé à de nombreuses batailles contre Daech au cours des dix dernières années », affirmant que Damas avait payé un lourd tribut humain.
Al-Charaa également estimé que la présence militaire américaine en Syrie restait « justifiée », à condition qu’elle soit désormais coordonnée avec les autorités syriennes, soulignant la nécessité d’un « accord » sur la stratégie commune contre Daech.
Ankara salue l’adhésion de la Syrie à la coalition mondiale contre Daesh et renforce la coopération régionale
Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a salué l’adhésion de la Syrie à la coalition internationale contre le groupe terroriste Daesh, lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien Badr Abdel-Aty, à Ankara.
Fidan a souligné l’importance de la coopération entre les États-Unis, la Syrie et la Türkiye pour trouver des solutions aux problèmes en Syrie, en particulier concernant l’unité territoriale et la souveraineté du pays. Il a aussi noté « le rôle croissant de la Syrie sur la scène régionale et internationale », et l’importance de la visite du président syrien à Washington, en soulignant « l’importance d’un engagement syrien direct dans la lutte antiterroriste ».
Washington parle d’un “tournant historique”
Thomas Barrack, l’envoyé spécial américain pour la Syrie, a qualifié l’engagement du président al-Charaa de « tournant historique », faisant passer la Syrie « du statut de menace à celui de partenaire » dans la lutte contre le terrorisme.
Un communiqué de la commission des Affaires étrangères du Sénat américain a, lui aussi, salué la perspective d’une Syrie « prospère et stable », tout en laissant entrevoir un assouplissement possible des sanctions imposées par la loi César.
Les responsables américains affirment suivre de près les efforts de Damas pour éliminer les armes chimiques datant de l’ancien régime de Bachar al-Assad, ainsi que les filières de drogues comme le Captagon et la méthamphétamine.
« La poursuite des engagements actuels pourrait restaurer la confiance des décideurs politiques et des investisseurs internationaux », selon le communiqué.
Paris souligne l’importance sécuritaire de cette coopération
La France a également salué la signature par les autorités syriennes de transition d’une déclaration de coopération avec la coalition internationale.
Dans un communiqué publié jeudi, le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères s’est « réjoui du début d’une coopération très importante » entre les autorités syriennes et la communauté internationale.
Il a rappelé qu’en ce jour de commémoration des attentats du 13 novembre, « nul n’oublie que ces attaques terroristes ont été fomentées en Syrie ».
Pour le gouvernement français, l’engagement commun contre Daech demeure un enjeu de sécurité nationale et de stabilité régionale.
Quant à Londres, elle avait déjà salué cette initiative avant même l'annonce officielle du rapprochement syrien, comme en témoigne la récente décision du gouvernement britannique de retirer Hayat Tahrir al-Sham (HTS) de sa liste des organisations terroristes. Dans une déclaration conjointe des ministères des Affaires étrangères et de l’Intérieur, Londres souligne que « cette mesure fait suite aux développements significatifs en Syrie depuis la chute du régime de Bachar al-Assad », et qu’elle vise à encourager le nouveau gouvernement syrien à s'impliquer davantage dans la lutte contre Daesh, « réduisant ainsi la menace pour le Royaume-Uni » ajoute la déclaration.
La Coalition mondiale contre Daech est une initiative menée par les États-Unis, créée en septembre 2014 et regroupant 89 États et institutions partenaires. Elle vise à éliminer la présence de ce groupe terroriste en Irak et en Syrie.
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