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La Norvège s’oppose au projet de l’UE d’imposer des mesures de protection sur les importations de ferroalliages

- « Nous estimons que cela est contraire à l’Accord EEE et à l’idée d’un marché intérieur ouvert », déclare le ministre des Finances

Necva Taştan Sevinç  | 12.11.2025 - Mıse À Jour : 12.11.2025
La Norvège s’oppose au projet de l’UE d’imposer des mesures de protection sur les importations de ferroalliages

Istanbul

AA/Istanbul/Necva Tastan Sevinc

La Norvège a exprimé mercredi sa vive opposition au projet de l’UE d’imposer des mesures de sauvegarde sur les importations de ferroalliages, estimant que ces restrictions violent l’Accord sur l’Espace économique européen (EEE) et sapent les principes du marché intérieur.

La ministre du Commerce et de l’Industrie, Cecilie Myrseth, a déclaré à la chaîne publique NRK que l’UE avait informé le gouvernement norvégien de son intention d’inclure la Norvège dans ces mesures.

« Nous ne sommes pas d’accord avec l’UE sur ce point. Le gouvernement estime que la Norvège ne devrait pas être concernée par ces mesures. Selon nous, l’Accord EEE ne permet pas que la Norvège soit soumise à de telles mesures », a affirmé Myrseth.

Elle a précisé qu’Oslo est en dialogue avec Bruxelles depuis le lancement, en décembre dernier, de l’enquête sur d’éventuelles actions de sauvegarde concernant les ferroalliages. Le projet sera examiné dans les prochains jours par les États membres de l’UE.

Les ferroalliages sont essentiels à la production d’acier et à d’autres industries stratégiques.

Le ministre des Finances, Jens Stoltenberg, présent à Bruxelles pour des rencontres avec des homologues nordiques et européens, a indiqué qu’aucun signe ne laissait penser que la Norvège serait exemptée.

« La Commission européenne juge cela nécessaire, mais nous ne sommes pas d’accord. Nous estimons que c’est contraire à l’Accord EEE et à l’idée d’un marché intérieur ouvert », a-t-il déclaré.

Le projet sera discuté vendredi par les États membres de l’UE au sein d’un comité sur les droits de sauvegarde. « Nous devons nous préparer à ce que ce soit la décision finale, mais tant qu’elle n’est pas prise, rien n’est absolu », a ajouté Stoltenberg.

Lui et le Premier ministre Jonas Gahr Støre ont plaidé pour une exemption, mais Bruxelles rétorque que selon les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), les pays ne peuvent pas être traités différemment.

Les groupes industriels norvégiens ont mis en garde contre les conséquences potentielles de ce plan pour le tissu industriel du pays.

« Nous considérons la proposition de quotas de l’UE pour l’industrie norvégienne du ferroalliage comme une rupture historique avec la logique du marché intérieur », a déclaré Harald Solberg, PDG de Norsk Industri. « Cela créera un important fossé dans la coopération industrielle stratégique avec l’UE et affaiblira la base des investissements dans l’industrie norvégienne. »

La Norvège fournit environ 43 % des importations de ferroalliages de l’UE, ce qui en fait l’un des principaux fournisseurs du bloc. Selon les estimations de l’industrie, les mesures proposées pourraient menacer jusqu’à 2 000 emplois norvégiens.

Elkem, l’un des principaux producteurs de ferroalliages du pays, a indiqué suivre de près l’évolution de la situation.

Selon un rapport de Menon Economics, environ 410 000 emplois en Norvège dépendent directement des exportations et de l’accès au marché de l’EEE.

Menon Economics est un cabinet de conseil économique et d’analyse de marché basé en Norvège. Il fournit des études, des rapports et des analyses pour aider les entreprises, les gouvernements et les organisations à comprendre les implications économiques de certaines politiques, décisions ou tendances du marché.

*Traduit de l'anglais par Sanaa Amir


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