AA / Paris / Ümit Dönmez
Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, a condamné jeudi 26 juin les récentes violences commises par des colons israéliens en Cisjordanie.
Lors de son point presse hebdomadaire, il a pointé « les attaques répétées de colons israéliens » dans plusieurs localités palestiniennes et demandé des mesures immédiates de la part des autorités israéliennes.
Par voie d’une déclaration lue en séance, le porte-parole du Quai d’Orsay a fustigé les récents événements survenus à Kafr Malik, près de Ramallah, et à Sourif, à côté d’Hébron, où plusieurs Palestiniens ont perdu la vie. « La France condamne les attaques répétées de colons israéliens en Cisjordanie au cours desquelles quatre Palestiniens ont été tués ces derniers jours », a déclaré le porte-parole.
Dans le même esprit, Paris enjoint Tel-Aviv à agir : « La France appelle le gouvernement israélien à agir de façon déterminée pour mettre fin aux violences perpétrées par ces colons extrémistes », a-t-il ajouté. Une nouvelle dénonciation qui s’inscrit dans une ligne diplomatique française constante sur la question des implantations.
Le représentant du ministère a également rappelé que « la France renouvelle sa condamnation de toute colonisation ainsi que sa ferme opposition à toute forme d'annexion ».
Pour marquer son opposition à ces violences, la France affirme avoir pris des mesures concrètes : « À titre national, la France a adopté 59 sanctions individuelles à l'encontre de colons extrémistes qui se sont rendus coupables de violences contre des civils palestiniens en Cisjordanie. »
Sur le front diplomatique, la France reste engagée dans la promotion d’une solution à deux États. La conférence internationale initialement prévue le 18 juin sous l’égide de l’ONU a été reportée, sans être annulée. « La France s'était proposée avec l'Arabie saoudite de présider cette conférence [...] ce qui veut dire que cette conférence est reportée mais elle n'est pas annulée », a-t-il dit en réponse à une question d'Anadolu.
Interrogé sur la reconnaissance d’un État palestinien, Christophe Lemoine a rappelé la position de l’exécutif : « La question n'est pas un tabou, elle doit intervenir à un moment qui sera opportun et qui soit utile dans le chemin qui doit mener vers une solution politique pour les territoires palestiniens. »
S’agissant de la situation humanitaire à Gaza, le porte-parole a repris les propos récents du président Emmanuel Macron. « La crise entre Israël et l'Iran ne doit pas occulter ce qui se passe à Gaza, et nous sommes toujours extrêmement vigilants sur la situation à Gaza », a-t-il déclaré, avant de conclure : « Appel à un cessez-le-feu immédiat, libération des otages, bien évidemment, et accès sans entrave de l'aide humanitaire à Gaza, ce sont des messages qui sont repassés de manière extrêmement régulière. »
- Situation humanitaire à Gaza
Pour rappel, depuis la reprise des hostilités par Tel Aviv le 18 mars 2025, après un cessez-le-feu, les attaques israéliennes ont tué plus de 5 600 Palestiniens, portant le bilan total à Gaza à plus de 56 000 morts, depuis le début du conflit en octobre 2023, suite à une attaque du Hamas. La majorité des victimes palestiniennes sont des civils, notamment des enfants et des femmes. Malgré l'annonce de cessez-le-feu, les violations persistent, aggravant la situation humanitaire déjà critique.
Pour rappel, la Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné à Israël, le 26 janvier 2024, de prévenir tout acte de génocide à l'encontre des Palestiniens à Gaza et de permettre l'accès à l'aide humanitaire. De son côté, la Cour pénale internationale (CPI) a émis, le 21 novembre 2024, plusieurs mandats d'arrêt, notamment contre le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis dans la bande de Gaza.
Par ailleurs, Israël bloque l’entrée de toute aide humanitaire dans la bande de Gaza, invoquant des raisons de sécurité. Quelques autorisations minimes de passage de l'aide humanitaire ont été accordées, mais celles-ci demeurent largement insuffisantes pour répondre aux besoins de la population gazaouie.
Ce blocus a été condamné par plusieurs ONG, dont Médecins du monde, Oxfam et le Norwegian Refugee Council, qui alertent sur un "effondrement total" de l’aide humanitaire et dénoncent "l’un des pires échecs humanitaires de notre génération". Dans ce contexte, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a réaffirmé qu’"aucune aide humanitaire n’entrera à Gaza".