L’UNRWA dénonce l’interdiction des journalistes internationaux à Gaza et réclame la liberté d’agir

- Les restrictions imposées par Israël aux journalistes internationaux constituent « une interdiction de la vérité », a déclaré le commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini

AA / Ankara / Ikram Kouachi

Le commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, a vivement dénoncé samedi l’interdiction persistante faite aux journalistes internationaux d’entrer dans la bande de Gaza, qualifiant cette mesure d’"inédite dans l’histoire des conflits modernes".

« C’est une interdiction de la vérité. Une entrave à la transmission des faits. Une situation idéale pour nourrir la désinformation, aggraver la polarisation et la déshumanisation », a-t-il déclaré dans un communiqué.

Lazzarini a souligné l’importance cruciale d’un journalisme indépendant et du soutien aux reporters locaux : « Les journalistes internationaux doivent pouvoir couvrir librement Gaza et appuyer leurs collègues palestiniens, qui accomplissent un travail héroïque au prix de lourds sacrifices. »

Selon lui, « près de 200 journalistes ont été tués depuis le début de la guerre ». Il a appelé à « lever immédiatement l’interdiction visant les médias internationaux ».

Parallèlement, l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens a réitéré samedi son appel à la coopération du gouvernement israélien concernant les accusations portées à son encontre, soulignant qu’aucune preuve crédible n’a été fournie malgré des demandes répétées.

« L’UNRWA a à plusieurs reprises sollicité la coopération et des éléments tangibles de la part d’Israël au sujet des accusations graves formulées contre l’agence », indique un communiqué officiel. « Après 20 mois, aucune réponse n’a été reçue, et le gouvernement israélien n’a transmis aucun élément probant. »

L’agence a réaffirmé son engagement humanitaire : « L’UNRWA reste déterminée à remplir sa mission et se tient prête à fournir une aide humanitaire d’envergure dans la bande de Gaza, aux côtés des autres agences onusiennes. »

Depuis octobre 2023, Israël mène une offensive meurtrière à Gaza, ignorée des appels internationaux en faveur d’un cessez-le-feu. Près de 54 700 Palestiniens ont été tués, en majorité des femmes et des enfants. Les ONG alertent sur un risque imminent de famine pour les plus de 2 millions d’habitants de l’enclave.

En novembre dernier, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Israël fait également l’objet d’une procédure pour génocide devant la Cour internationale de Justice en raison des crimes commis contre les civils palestiniens.


* Traduit par Adama Bamba