AA / Bruxelles / Melike Pala
Des responsables de l’Union européenne ont exprimé vendredi leur soutien à la Cour pénale internationale (CPI), après l’annonce par les États-Unis de sanctions contre quatre de ses juges.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré sur X que la Commission « soutient pleinement » la Cour ainsi que ses représentants. « Elle [la Cour] doit pouvoir agir librement, sans pression », a-t-elle insisté.
Le président du Conseil européen, Antonio Costa, a appuyé ses propos, qualifiant la CPI de « pierre angulaire de la justice internationale ».
« La Cour pénale internationale ne s’attaque pas aux nations – elle s’attaque à l’impunité. Nous devons protéger son indépendance et son intégrité. L’État de droit doit prévaloir sur la loi du plus fort », a-t-il ajouté.
La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a également réaffirmé son soutien à la Cour, soulignant l’importance de son indépendance et de son engagement en faveur de la justice. « La CPI défend la justice face aux crimes les plus graves. Elle doit rester libre de toute pression et fidèle à ses principes », a-t-elle déclaré.
Par ailleurs, le ministre belge des Affaires étrangères a annoncé sur X que la Belgique, en coordination avec la Slovénie, allait proposer à l’UE d’activer son règlement de blocage, un outil juridique rarement utilisé qui protège les entités européennes contre l’application extraterritoriale de lois étrangères. S’il était mis en œuvre, ce serait la première fois qu’il servirait à défendre la CPI.
« Soutenir la CPI, c’est soutenir l’État de droit. La Belgique restera un soutien indéfectible de la Cour et de sa mission », a-t-il écrit.
Le ministère autrichien des Affaires étrangères a également exprimé ses « profonds regrets » face à la décision américaine, affirmant que « le travail de la CPI dans la lutte contre l’impunité pour les crimes internationaux ne doit pas être affaibli ».
Jeudi, le secrétaire d’État américain Marco Rubio a annoncé que quatre juges de la CPI avaient été ajoutés à la liste des sanctions, les accusant de porter atteinte à la souveraineté des États-Unis et d’Israël.
« Ces quatre individus ont activement participé aux actions illégitimes et infondées de la CPI visant l’Amérique ou notre allié proche, Israël », a déclaré Rubio dans un communiqué.
« La CPI est politisée et prétend à tort avoir le pouvoir absolu d’enquêter, d’inculper et de poursuivre les ressortissants des États-Unis et de nos alliés », a dit le chef de la diplomatie européenne.
Il a également appelé les pays soutenant la CPI à « s’opposer à cette attaque honteuse contre notre nation et contre Israël ».
En novembre 2024, la CPI avait émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et l’ex-ministre de la Défense Yoav Gallant pour des crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.
*Traduit de l'anglais par Sanaa Amir