AA / Bruxelles / Melike Pala
Le Conseil de l'Union européenne n'a pas saisi l'occasion qui lui était offerte cette semaine pour mettre un terme aux « crimes de guerre » et au génocide d'Israël à Gaza, a estimé Josep Borrell, ancien responsable de la politique étrangère de l'UE.
« Le Conseil de l'UE a échoué hier à prendre une décision sur la violation par Israël de la clause sur les droits de l'homme de l'accord d'association. Mais cela constitue en soi une décision : celle de ne pas punir les crimes de guerre persistants d'Israël et de permettre au génocide à Gaza de se poursuivre sans relâche », a écrit Borrell sur la plateforme X, mercredi.
L'accord d'association UE-Israël, qui régit les relations politiques et économiques entre les deux parties, comprend une clause contraignante exigeant le respect des droits de l'homme et des principes démocratiques. Le non-respect de cette clause peut entraîner des sanctions ou la suspension de l'accord.
Les ministres des affaires étrangères de l'UE se sont réunis lundi et mardi, pour discuter des préoccupations croissantes suscitées par les attaques israéliennes à Gaza, dans un contexte où les victimes civiles sont de plus en plus nombreuses et où la communauté internationale appelle à la reddition des comptes. Toutefois, les États membres ne sont pas parvenus à un consensus, ce qui a empêché toute décision formelle de suspendre l'accord ou d'imposer des sanctions.
Borrell, dont le mandat de chef de la diplomatie européenne est arrivé à son terme l'année dernière, a vivement critiqué les attaques d'Israël et a déjà appelé à une révision de l'accord d'association UE-Israël, qui accorde à Tel-Aviv des conditions commerciales préférentielles.
Faisant fi des appels internationaux à un cessez-le-feu, Israël poursuit sa guerre génocidaire contre la Bande de Gaza depuis la fin octobre 2023, tuant plus de 58 500 Palestiniens, dont une majorité de femmes et d'enfants.
Les bombardements incessants ont détruit l'enclave et entraîné des pénuries alimentaires et la propagation de maladies.
En novembre dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a délivré des mandats d'arrêt à l'encontre du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, et de son ancien ministre de la défense, Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis dans la Bande de Gaza.
Israël est également poursuivi pour « crime de génocide » devant la Cour internationale de justice (CIJ) en raison de la guerre qu'il mène contre l'enclave palestinienne.
*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj