Iran : La France condamne la prochaine construction d’un nouveau site d’enrichissement d'uranium

- Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères exhorte Téhéran à « revenir dans le cadre des négociations » et à s'abstenir de toute nouvelle mesure susceptible d'aggraver les tensions autour de ses activités nucléaires

AA / Istanbul / Necva Tastan Sevinc

La France a condamné, jeudi, l'annonce faite par l'Iran de son intention de construire un nouveau site d’enrichissement d'uranium, avertissant qu'une telle mesure risquait d'aggraver encore les tensions autour du programme nucléaire de Téhéran.

Lors du point presse hebdomadaire du ministère des Affaires étrangères, le porte-parole Christophe Lemoine a déclaré que Paris avait pris note avec préoccupation de cette annonce et appelé les autorités iraniennes à renoncer à ce projet.

« Nous prenons note avec une vive inquiétude des différentes déclarations concernant une augmentation significative des capacités d'enrichissement, et notamment la mise en place de nouvelles infrastructures », a déclaré Lemoine, ajoutant : « C'est un signe de la poursuite assumée de l’escalade nucléaire de l’Iran. »

Il a exhorté Téhéran à « revenir dans le cadre des négociations » et à s'abstenir de toute nouvelle mesure susceptible d'aggraver les tensions autour de ses activités nucléaires.

Lemoine a réitéré l'engagement de la France en faveur de la diplomatie et a déclaré que toute action portant atteinte à la sécurité régionale et mondiale se heurterait à une opposition ferme.

« Nous appelons l'Iran à revenir sur cette voie et à s'engager dans un dialogue constructif », a-t-il ajouté.

Cette escalade intervient après que le conseil des gouverneurs de l'agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a officiellement conclu, jeudi, que l'Iran avait violé ses obligations nucléaires pour la première fois en 20 ans.

L'Iran a condamné la résolution de l'AIEA, la qualifiant de nouvelle « instrumentalisation du Conseil à des fins politiques, dépourvue de tout fondement technique ou juridique ».

La résolution a été proposée par les trois signataires européens de l'accord nucléaire iranien de 2015 (l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni) et soutenue par les États-Unis.

Elle intervient dans le cadre des négociations nucléaires indirectes entre Téhéran et Washington, sous la médiation du Sultanat d'Oman.

Le prochain cycle de négociations est prévu dimanche à Mascate, la capitale omanaise. Le principal point d'achoppement demeurant le programme d'enrichissement d'uranium de l'Iran.

Alors que les États-Unis exigent l'arrêt complet du programme d'enrichissement, les négociateurs iraniens insistent sur le fait que le programme n'est pas négociable et qu'il se poursuivra avec ou sans accord.


*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj