Guillaume Meurice et Radio France s’affrontent aux prud’hommes autour d’un licenciement contesté

- L’humoriste demande l’annulation de son licenciement pour « faute grave », prononcé par Radio France en juin 2024, ainsi que près de 400 000 euros d’indemnités

AA / Istanbul / Ben Amed Azize Zougmore

L’humoriste Guillaume Meurice a demandé mercredi 10 décembre, devant le conseil de prud’hommes de Paris, l’annulation de son licenciement pour « faute grave », prononcé par Radio France en juin 2024, ainsi que près de 400 000 euros d’indemnités. L’ex-chroniqueur de France Inter conteste la rupture anticipée de son contrat à la suite d’une blague visant le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, qui avait provoqué une vive polémique fin 2023.

La direction de Radio France lui avait reproché une comparaison jugée problématique, diffusée le 29 octobre 2023, trois semaines après l’attaque du Hamas. Après un refus de présenter des excuses, un avertissement puis une suspension, l’entreprise publique avait mis fin à son contrat en invoquant une « déloyauté répétée ». La plainte déposée contre lui pour incitation à la haine raciale avait été classée sans suite au printemps 2024.

Meurice demande également la requalification en CDI des 249 CDD d’usage signés depuis 2012. Son avocat estime que ces contrats successifs ne correspondent pas à un emploi réellement temporaire. La défense de Radio France affirme au contraire que le recours à ces contrats reste conforme aux pratiques du secteur audiovisuel.

Les deux parties ont opposé leurs arguments sur la liberté d’expression. Pour l’avocat de Meurice, son client n’a fait qu’exercer son rôle de satiriste. Celui de Radio France soutient que certaines de ses prises de position contreviennent aux obligations d’un média de service public et ont entraîné de fortes réactions d’auditeurs.

L’audience, parfois tendue, s’est prolongée plus de deux heures. Guillaume Meurice, présent mais non invité à s’exprimer, saura le 9 février la décision du conseil de prud’hommes.

Pour rappel, l’humoriste français avait été mis à pied depuis début mai 2024, avant de confirmer, en juin 2024, avoir été licencié par Radio France, pour avoir réitéré, à l’antenne, une blague qualifiant le Premier ministre israélien de « sorte de nazi sans prépuce ».

Accusé d’antisémitisme, et visé par une plainte finalement classée sans suites, Guillaume Meurice avait reçu un avertissement de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ARCOM).