Gaza : l’armée israélienne confrontée à une usure critique de son matériel et à des pannes en série

— Un rapport révèle des problèmes généralisés touchant les chars, les véhicules blindés et les armes, sur fond de guerre prolongée

AA / Jérusalem – Ankara / Abderaouf Arnaout et Ikram Kouachi

L’armée israélienne fait face à des défis logistiques et mécaniques croissants dans la guerre prolongée à Gaza, marquée par des pannes techniques récurrentes touchant chars, véhicules blindés et armement, rapportent vendredi plusieurs médias israéliens.

Selon le quotidien Maariv, des soldats, commandants de compagnie et de bataillon, ainsi que des officiers supérieurs, alertent sur l’état dégradé du matériel utilisé à Gaza et l’insuffisance de pièces détachées disponibles.

« La 7e brigade blindée a signalé jeudi de graves difficultés à obtenir des pièces de rechange pour ses chars », indique Maariv. Les moteurs, chenilles ou systèmes de contrôle s’épuisent dans les stocks de l’armée, tandis que d’autres pièces sont tout simplement indisponibles.

Un officier supérieur de cette brigade, resté anonyme, confie : « Nous sommes en guerre depuis près de deux ans à Gaza, au Liban et en Syrie. Et maintenant, de nouveau à Gaza. Les véhicules se détériorent rapidement, enchaînant les missions. »

Et d’ajouter : « Personne n’avait anticipé une guerre aussi longue. Chaque pièce a une durée de vie, et nous atteignons les limites. »

Le quotidien souligne que ce problème ne se limite pas à la 7e brigade, mais concerne l’ensemble des unités régulières de l’armée, y compris les divisions blindées, d’artillerie et d’infanterie.

Un incident récent en est l’illustration : une panne technique sur un canon de char de la brigade Givati a provoqué une chaîne de conséquences dramatiques.

« Le canon a surchauffé, déclenchant un incendie dans un quartier de Jabalia, au nord de Gaza. Un camion de pompiers a été envoyé sur place », rapporte Maariv.

« Après l’extinction des flammes, le convoi escortant les pompiers a été pris en embuscade par des combattants du Hamas utilisant des engins explosifs improvisés. Trois soldats ont été tués, deux autres grièvement blessés. »

Un officier militaire de haut rang déclare au journal : « Les véhicules de combat ont besoin d’entretien, de remplacement et de renouvellement, mais l’armée manque cruellement de pièces détachées. »

Israël, qui rejette les appels internationaux en faveur d’un cessez-le-feu, mène depuis octobre 2023 une offensive meurtrière dans la bande de Gaza, ayant tué près de 54 700 Palestiniens, en majorité des femmes et des enfants. Les agences humanitaires alertent sur un risque imminent de famine pour les plus de 2 millions d’habitants de l’enclave.

En novembre dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt à l’encontre du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et de son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.

Israël est également visé par une procédure pour génocide devant la Cour internationale de Justice (CIJ), en raison de ses crimes contre les civils palestiniens.


* Traduit par Adama Bamba