Francesca Albanese accuse l’UE de «soutien conscient au génocide israélien contre les Palestiniens»

- La Rapporteuse spéciale de l’ONU sur les territoire palestiniens occupés exhorte les États européens à suspendre les relations commerciales et les ventes d’armes avec Israël, avertissant que les valeurs de l’UE sont en péril

AA/Genève/Beyza Binnur Donmez

La Rapporteuse spéciale de l’ONU sur les territoire palestiniens occupés a accusé mercredi l’Union européenne de «soutenir consciemment» ce qu’elle qualifie de « génocide des Palestiniens par Israël», après que le bloc a refusé de suspendre son accord d’association avec Israël.

«L’UE, qui s’était déjà déshonorée en concluant un accord d’association avec l’Israël de l’apartheid il y a des années, refuse désormais de le suspendre», a écrit Francesca Albanese sur X. «C’est la preuve finale que l’UE soutient consciemment le génocide des Palestiniens par Israël. Cela risque de marquer la fin des valeurs européennes.»

Elle a appelé les États membres de l’UE à entreprendre des actions juridiques :

«J’espère que vous saisirez la CJUE (Cour de justice de l’Union européenne). Mais, en attendant, rappelez-vous que les accords régionaux ne vous dispensent pas de vos obligations en vertu du droit international. »

«Rompez les liens avec Israël, à commencer par le commerce, y compris celui des armes. Faites ce qui est juste. Notre histoire européenne nous y oblige», a-t-elle exhorté.

L’Accord d’association UE-Israël, qui régit les relations politiques et économiques entre les deux parties, comprend une clause contraignante exigeant le respect des droits de l’homme et des principes démocratiques.

Le non-respect de cette clause peut entraîner des sanctions ou la suspension de l’accord.

Les ministres des Affaires étrangères de l’UE se sont réunis lundi et mardi pour discuter des préoccupations croissantes concernant les attaques israéliennes sur Gaza, alors que les pertes civiles s’alourdissent et que les appels internationaux à la responsabilité se multiplient.

Cependant, les États membres n’ont pas pu parvenir à un consensus, ce qui n’a abouti à aucune décision formelle de suspension de l’accord ou d’imposition de sanctions.

Ignorant les appels internationaux à un cessez-le-feu, Israël poursuit depuis fin octobre 2023 une offensive brutale contre Gaza, tuant plus de 58 000 Palestiniens, en majorité des femmes et des enfants.

Les bombardements incessants ont dévasté l’enclave, provoqué des pénuries alimentaires et entraîné la propagation de maladies.

En novembre dernier, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité à Gaza.

Israël fait également l’objet d’une procédure pour génocide devant la Cour internationale de Justice pour sa guerre contre l’enclave.


*Traduit de l'anglais par Sanaa Amir