AA / Istanbul / Adama Bamba
Mila, 21 ans, rendue médiatiquement célèbre en 2020 après avoir tenu des propos violemment hostiles à l’islam, a été placée en garde à vue mardi dernier à Lyon. Elle est entendue dans le cadre d’une enquête pour injure à caractère raciste, diffamation publique et doxing, à la suite de signalements relatifs à plusieurs publications diffusées sur les réseaux sociaux.
Parmi les éléments visés figure notamment la diffusion, par Mila, d’une chanson intitulée « Je partira pas », générée par intelligence artificielle. Ce morceau, dont les paroles sont accusées de stigmatiser les personnes d’origine maghrébine, a été supprimé, mais archivé par la plateforme Tajmaât, spécialisée dans la veille contre les discours discriminatoires à l’égard des communautés nord-africaines.
Ainsi, le 28 juin, Tajmaât a alerté les autorités sur la teneur du contenu, évoquant une incitation à la haine. Dans le prolongement de cette démarche, l’avocat Ismaël Meziti, agissant pour la Ligue des juristes pour la paix, a saisi le parquet sur le fondement de l’article 40 du Code de procédure pénale.
Par ailleurs, une autre plainte a été déposée par le Collectif contre l’islamophobie en Europe (CCIE), en lien avec la participation de Mila à un Space organisé sur la plateforme X le 17 mai dernier. Au cours de cet échange audio, des propos jugés haineux auraient été tenus. Le militant Jérémy Yoni Ajzenberg est également cité dans la plainte.
En réaction à sa garde à vue, Mila a dénoncé une mesure qu’elle qualifie d’injustifiée, affirmant avoir simplement relayé des contenus concernant un individu qu’elle considère comme dangereux. Toutefois, ce dernier a porté plainte pour diffamation.
Depuis 2020, Mila est régulièrement au centre de polémiques pour ses publications. Elle devra désormais s’expliquer devant la justice pour les plus récentes d’entre elles.