AA / Paris / Ümit Dönmez
Des militantes pro-palestiniennes ont mené samedi 26 juillet au soir une action pacifique dans l’église de la Madeleine, à Paris, pour dénoncer ce qu’elles qualifient de « génocide en cours à Gaza » et alerter sur la « famine organisée » par Israël dans l’enclave palestinienne.
Elles se sont levées en silence parmi les fidèles, brandissant des images de victimes et des keffiehs, et ont lu à voix haute un texte appelant à la fin des attaques contre les civils palestiniens et au respect du droit international humanitaire. L’intervention, brève mais déterminée, a provoqué diverses réactions parmi les fidèles présents à la messe.
Certaines personnes présentes dans l’église ont salué la démarche ou écouté en silence. D’autres, en revanche, ont vivement protesté, accusant les militantes de profaner un lieu de culte, et leur ont lancé des invectives. Des témoins ont rapporté des insultes proférées contre les militantes alors qu’elles quittaient pacifiquement les lieux.
L’intervention a eu lieu dans un contexte marqué par la poursuite de l’agression israélienne à Gaza, où les conditions humanitaires se dégradent rapidement. Selon les dernières données communiquées par le ministère de la Santé gazaoui et considérées comme fiables par l’Organisation mondiale de la santé, près de 60 000 personnes ont été tuées depuis octobre 2023, des enfants et des femmes pour la majorité d'entre elles. Par ailleurs, plusieurs centaines de milliers de personnes vivent dans des conditions de malnutrition aiguë, alors que plusieurs personnes meurent de faim chaque jour dans l'enclave palestinienne sous blocus israélien.
L’action à l’église de la Madeleine s’inscrit dans une série de mobilisations menées par des citoyens, collectifs et professionnels de santé à Paris et dans d'autres villes françaises, pour interpeller l’opinion publique et les pouvoirs publics sur la situation humanitaire catastrophique en Palestine.
Le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, Antonio Guterres, a déclaré ce mardi que Gaza est confrontée à « une mort et une destruction sans précédent », que « la malnutrition est en forte hausse » alors que le système d'aide est sur le point de s'effondrer.
La Cour internationale de Justice (CIJ) a ordonné à Israël dès janvier 2024 de prévenir tout acte de génocide et de permettre l’accès à l’aide humanitaire. La Cour pénale internationale (CPI) a confirmé, en juillet, les mandats d’arrêt contre Benyamin Netanyahu et Yoav Gallant, les accusant de crimes de guerre, notamment d’avoir utilisé la famine comme méthode de guerre.