France / Budget 2026 : le président de la Cour des comptes Pierre Moscovici juge les Français "contradictoires"
-"S’ils sont prêts à faire un effort collectif, ils ne le sont pas forcément à consentir un effort individuel", a-t-il déclaré.

Provence-Alpes-Cote d Azur
AA / Nice / Feïza Ben Mohamed
Le président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, estime que « les français sont contradictoires » concernant les efforts à consentir pour le budget 2026.
Dans une interview publiée dimanche dans les colonnes du journal Le Parisien, Pierre Moscovici affirme que « s’ils sont prêts à faire un effort collectif, ils ne le sont pas forcément à consentir un effort individuel ».
Appelant à « une réforme structurelle » pour éviter « une austérité subie », le président de la Cour des comptes considère qu’un effort « est nécessaire » et se montre plutôt favorable au plan proposé par le Premier ministre François Bayrou.
« Ce qui compte, ce sont les réformes structurelles. C'est toute la différence entre l'austérité et le sérieux: la France a le choix entre un effort volontaire maintenant et l'austérité subie demain », a-t-il plaidé.
Et de poursuivre: « Il faut que les Français soient conscients que nous aurons chaque année, durant quatre ou cinq ans, des choix difficiles à faire, donc des réformes pérennes, jusqu’à ce que l’on arrive à 2,8 % de déficit. Ce n’est que là que nous parviendrons à retrouver des marges de manœuvre ».
Cette prise de position intervient alors que François Bayrou a dévoilé mardi, une batterie de mesures visant à réduire le déficit de la France en allant tailler dans les dépenses de l’Etat.
Défendant le principe d’un « effort juste et partagé » de 43,8 milliards d’euros, le locataire de Matignon a fait savoir qu’il souhaite ramener le déficit à 4,6% pour l’année à venir, et veut mettre en œuvre un « plan pour arrêter l’augmentation de la dette » en la ramenant à 2,8% en 2029.
Selon François Bayrou pour qui « le pronostic vital de la France est engagé », la dette du pays « augmente de 5 000 euros » à « chaque seconde qui passe ».
Considérant que la France est « à la dernière station avant la falaise », il a déroulé de très nombreuses mesures visant à réduire les dépenses publiques mais assure que conformément aux annonces du président Emmanuel Macron, le budget de la Défense sera le seul à bénéficier d’une augmentation de sa dotation.
Parmi les pistes évoquées par Matignon figurent ainsi la suppression de deux jours fériés, dont le lundi de Pâques et le 8 mai, un contrôle accru des arrêts maladie, une augmentation de la franchise sur les médicaments, la suppression de 3 000 postes du secteur public avec le non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois, ou encore la suppression « des agences de l’Etat improductives ».
Le gouvernement veut également instaurer une taxe sur les petits colis, instaurer une « contribution de solidarité » pour « les plus hauts revenus » et annonce un projet de loi pour lutter contre la fraude sociale et fiscale.
François Bayrou promet néanmoins qu’il n’y aura pas « de baisse des salaires des fonctionnaires ni des retraites ».
Il souhaite « avantager les petites retraites, garantir un pouvoir d'achat inchangé aux petites retraites et remettre dans le droit commun les retraites les plus importantes ».
Ces annonces ont fait bondir les oppositions et plusieurs partis dont LFI (La France insoumise), le PS (Parti Socialiste), et le RN (Rassemblement national), menacent désormais le gouvernement de censure.
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