France / Brésil : Macron annonce l'ouverture d'une nouvelle page stratégique entre les deux pays
- La France et le Brésil refusent un monde "prisonnier de la conflictualité entre deux grandes puissances", déclare Macron, à l'occasion de la mise à l'eau du sous-marin Tonelero depuis le chantier naval d'Itagua au Brésil.

Tunisia
AA / Tunis / Salim Boussaïd
Le président français Emmanuel Macron a affirmé, mercredi, que la France et le Brésil refusaient "un monde qui serait prisonnier de la conflictualité entre deux grandes puissances", annonçant l'ouverture d'une nouvelle page stratégique entre les deux pays.
Le président français s'exprimait à l'occasion d'une cérémonie de mise à l’eau du sous-marin Tonelero depuis le chantier naval d’Itagua situé à environ 300 km à l'est de Rio de Janeiro, au Brésil, en présence de son homologue Luiz Inácio Lula da Silva.
L'événement a été transmis en direct sur la page officielle de l'Elysée sur le réseau "X".
Le sous-marin Tonelero, d'une longueur de 71 mètres, est un appareil de conception française à propulsion conventionnelle. Il est le troisième à être mis à l'eau d'une série de quatre, selon les informations communiquées par la présidence française à cette occasion.
"Ce sous-marin est une victoire", a affirmé Macron d'emblée, précisant que le chantier naval d'Itagua est "parmi les plus modernes du monde et le seul dans l'hémisphère sud".
Il a rappelé, à cette occasion, l'engagement de la France depuis 2008 au côté du Brésil, soulignant que ce sous-marin était le témoignage de ce que les deux pays pouvaient accomplir ensemble, "dans un véritable partenariat stratégique (...) qui représente pour la France "un transfert inégalé de technologie".
"Il nous faut aller plus loin", a ajouté le président français, évoquant l'ouverture d'une nouvelle page de ce partenariat stratégique entre les deux pays.
Il a affirmé que la France et le Brésil partageaient le "défi maritime", rappelant que les deux pays partageaient 730 km de frontières communes, grâce au territoire français d'Outre-mer de Guyane et précisant que les deux pays constituaient deux puissances maritimes dans le monde.
"Nous sommes deux grandes puissance maritimes (...) Nous avons une même vision du monde et de ses équilibres. Nous refusons un monde qui serait prisonnier de la conflictualité entre deux grandes puissances. Nous aimons l'indépendance des grandes diplomaties et des grandes armées. Nous aimons défendre notre indépendance et notre souveraineté, mais avec elles le respect du droit international, partout dans le monde", a expliqué le président français.
"Nous croyons à la dignité humaine qui est constitutive même de nos ordres politiques et constitutionnels. Nous croyons dans le climat et nous voulons le défendre, nous croyons dans la paix, qu'elle bâtit des équilibres. Il nous faut tenir le langage de la fermeté pour protéger la paix (...) défendre avec crédibilité l'ordre international auquel nous croyons", a-t-il insisté.
"Cette vision géopolitique est la notre, celle d'être des grandes puissances qui coopèrent au service d'un ordre international et de ses équilibres, qui refuse la partition du monde. C'est cela qui nous lie", a-t-il noté.
"Et nous avons beaucoup plus à faire pour aujourd'hui et pour demain, entre autre, dans le nucléaires, dans la construction d'hélicoptères, les stellites, l'espace...", a-t-il projeté.
"Le monde dans lequel nous vivons est inquiétant", a poursuivi le président français, et de ce fait, "célébrer 16 ans de coopération et aller plus loin (...) pour un Brésil plus fort, une France plus forte au service de la paix dans le monde", a-t-il conclu.
Pour sa part, le président brésilien Lula da Silva a souligné que "ce qui s'est passé aujourd'hui c'est le résultat de près de 200 ans de relations diplomatiques entre la France et le Brésil".
"C'est une journée mémorable", a-t-il considéré, évoquant le défi du maintien de la paix en Atlantique du sud en tant qu'axe central de la politique étrangère brésilienne.
Il a mis en exergue la coopération militaire avec la France, rappelant que "plusieurs navires de guerre brésiliens ont été construit en France", dont le porte-avions Sao-Paolo.
Aujourd'hui avec le chantier naval d’Itagua, le Brésil compte parmi le petit groupe de pays qui maîtrisent la construction de sous-marins, s'est-il félicité.
Il a annoncé qu'en 2025, à l'occasion du bicentenaire des relations entre les deux pays, un quatrième sous-marin sera mis en service.
Il a également annoncé la création d'un comité bilatéral d'armement chargé de développer des synergies dans le domaine de la défense.
Pour rappel, le président Macron est en visite d'Etat du 26 au 28 mars courant au Brésil. Outre le domaine de la défense, les échanges entre les deux parties porteront sur le climat et le commerce aussi bien au niveau bilatéral qu'au niveau régional dans le cadre des relations entre l'Union européenne et les pays membres du Mercosur.